Hôpital : Une nuit aux urgences d’Orléans, où le manque de personnel devient alarmant
SOS•Brut, partenaire de « 20 Minutes », enquête sur les difficultés du système hospitalier20 Minutes avec Brut
Médecin-urgentiste au centre hospitalier régional d’Orléans, Matthieu Lacroix a relayé l’équipe de jour en prenant son service à 18h30. Et sa garde commence par un « miracle », selon ses propres termes : « on a un lit pour un nouveau patient ; et en plus, un lit de la bonne spécialité ! On n’a tellement pas l’habitude que j’en suis presque ému ». Mais cela reste un « miracle » relatif, car il s’agit d’un lit stationné dans un couloir.
Des services régulièrement saturés
Pour le médecin, les urgences dépendent trop des autres services : « Quand ils n’ont plus de place, soit on hospitalise les nouveaux arrivants dans des services inadaptés à leur problème, soit – et c’est la solution la plus fréquente – ils passent la nuit aux urgences et on essaie de les stabiliser jusqu’à ce qu’ils puissent rejoindre un service spécialisé le lendemain, le surlendemain… et même parfois trois, quatre, cinq jours plus tard ».
NOTRE DOSSIER « HÔPITAL »
Face à ces difficultés récurrentes, beaucoup de professionnels quittent l’hôpital. « On a appris aujourd’hui la démission d’une collègue, déplore Matthieu Lacroix. Et on a d’autres confrères qui vont très probablement partir pour ouvrir un centre de soins de médecine générale, exercer dans d’autres services de l’hôpital, dans des structures privées ou bien ne plus travailler qu’en intérim ».