Bretagne : Après l’abandon du centre d’accueil pour migrants, LFI craint « la menace fasciste »
Immigration•Le maire de Callac, dans les Côtes-d’Armor, a annoncé mercredi l’abandon de ce projet censé redynamiser ce bourg rural
C. A. avec AFP
L'essentiel
- A Callac, petite bourgade rurale des Côtes-d’Armor, le projet d’accueil de réfugiés ne verra pas le jour.
- Farouchement opposée à ce projet, l’extrême droite avait manifesté deux fois dans la commune l’an dernier.
Le petit projet local a pris une résonance nationale. Jeudi, des députés La France insoumise ont critiqué l’inaction du gouvernement face à la « menace fasciste » en réaction à l’abandon d’un projet de centre d’accueil pour réfugiés. Baptisé Horizon et financé par un fonds privé, ce dispositif visait à redynamiser la commune de Callac, petite bourgade rurale du Centre-Bretagne, en accueillant sur plusieurs années des dizaines de réfugiés dans des bâtiments désaffectés de la commune.
L’annonce de l’abandon avait été formulée mercredi par le maire divers gauche de la commune des Côtes-d’Armor, provoquant une vague d’indignation mais aussi des réactions de satisfaction, notamment de l’extrême droite.
Une « banalisation des idées d’extrême droite » ?
Plusieurs élus avaient auparavant été soumis à de multiples pressions, y compris des menaces de mort ou des atteintes à leur vie privée. « Les groupuscules d’extrême droite ont tout mis en œuvre pour stopper le projet », ont dénoncé jeudi dans un communiqué les députés Insoumis Murielle Lepvraud (Côtes-d’Armor) et Thomas Portes (Seine-Saint-Denis). Président de l’Observatoire de l’extrême droite, ce dernier a indiqué avoir interpellé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et son homologue à la Justice Eric Dupond Moretti « sur cette violence latente ».
« La complaisance insupportable du gouvernement avec les milices fascistes entraîne partout sur le territoire une banalisation des idées d’extrême droite », ont accusé les députés. La commune de Callac devait accueillir sur plusieurs années quelques dizaines de personnes reconnues comme réfugiées par l’Etat et bénéficiant d’une autorisation de séjour de longue durée sur le territoire français.