ENQUêteLe PDG du groupe hospitalier mutualiste de Grenoble en garde à vue

Grenoble : Le PDG du groupe hospitalier mutualiste en garde à vue

ENQUêteL’homme est soupçonné de prise illégale d’intérêt et détournement de fonds publics
Caroline Girardon

C.G. avec AFP

Le PDG du Groupe hospitalier mutualiste (GHM) de Grenoble, un important établissement de la métropole, a été placé en garde à vue lundi à Paris, où il a été interpellé. Il est soupçonné de prise illégale d’intérêt et de détournement de fonds publics, annonce ce lundi le parquet de Grenoble. Bernard Bensaïd doit être « ramené à Grenoble » dans la journée pour être entendu à ce sujet, ajoute le parquet qui communiquera davantage à l’issue de la garde à vue.

Cette enquête fait suite à une plainte déposée en juin par les syndicats FO et CGT du groupe hospitalier qui dénonçaient les conventions passées entre le GHM et le groupe privé Avec (ex- Doctgestio) qui venait de le reprendre.

Une manifestation des salariés est prévue ce lundi matin devant l’établissement, pour « dénoncer un nouveau prêt de 2,7 millions d’euros qui va être attribué par le GHM au groupe commercial Avec », a indiqué le syndicat FO dans un communiqué.

« Situation financière catastrophique »

« Ce nouveau prêt portera à 10,7 millions d’euros les prêts » à Avec depuis 2022, et « à ce jour, seulement 1,5 million a été remboursé », affirme FO, pour qui Avec « est dans une situation financière catastrophique » et « risque d’entraîner dans sa chute » le GHM.

Ce dernier, qui regroupe deux cliniques et un institut de cancérologie, avait été repris en octobre 2020 par le groupe privé Doctegestio. Il comptait alors 1.000 salariés, 280 médecins et 400 lits et avait traité en 2019 35.000 passages aux urgences.

Accusations non fondées selon le groupe

Annoncée en septembre 2019, cette vente avait soulevé l’opposition de salariés et d’usagers réunis en collectif. Ils avaient monté un projet de coopérative écarté par les repreneurs finalistes. Ils avaient aussi appelé les collectivités locales à faire valoir leur droit de préemption des murs pour empêcher la transaction. En janvier 2021, la métropole de Grenoble avait ainsi annoncé la préemption des bâtiments pour s’opposer à la prise de contrôle par Doctegestio, déjà effective.

Dans un communiqué, le groupe Avec a fait savoir ce lundi qu'il mettrait à disposition des autorités de police « tous les éléments souhaités » afin de « démontrer que les accusations contre X ne sont pas fondées en droit ». Selon lui, elles « s'inscrivent dans un combat procédurier d'opposition au groupe ».