C’est un fait rare. Dans un communiqué publié en fin de semaine dernière, l’évêque de Tarbes et Lourdes, Jean-Marc Micas, indique que le pape François a décidé d’exclure de toute fonction cléricale Jean-Claude Mercier, un religieux installé, sans l’accord de l’Eglise catholique, dans une ancienne abbaye des Hautes-Pyrénées.

Selon la communication officielle du diocèse, cet homme, qui a été ordonné prêtre il y a cinquante-deux ans « n’a pas reçu de mission de l’Eglise catholique - ni de son diocèse d’origine de Djibouti, ni de celui de Tarbes et Lourdes où il réside depuis 1977 - depuis au moins 45 ans et ne peut en aucun cas la représenter. Il n’en est plus membre. ».

L’ancienne abbaye de Tarasteix, implantée à une vingtaine de kilomètres de Tarbes, et où vit Jean-Claude Mercier, « est un lieu privé » et « les fidèles catholiques ne doivent pas s’y rendre », ajoute l’évêque de Tarbes et Lourdes. Indiquant sans autres détails que cette décision « vient clore l’enquête canonique » en cours.

Le prédécesseur de Mgr Micas, Nicolas Brouwet, avait déjà rappelé, notamment en août 2020, que Jean-Claude Mercier n’était pas missionné par l’évêque.

En avril 2021, la commission chargée d’enquêter sur la pédocriminalité dans l’Eglise de France, la Ciase, avait fait un signalement au parquet de Tarbes à propos de cet homme et avait prévenu l’évêque, a expliqué à l’AFP son président, Jean-Marc Sauvé. Une information confirmée par le parquet de Tarbes qui indique que la justice française a ouvert une enquête pour « viols ».

« Victime de calomnie »

Jean-Claud Mercier affirme de son côté dans un communiqué publié sur son site, avoir déjà quitté l’Eglise catholique de son propre chef en 2021. « Le 11 mars 2021, j’ai signifié (…) que je quittais l’Église Catholique Romaine » et « j’ai depuis rejoint la Petite Eglise Apostolique Vieille Catholique, qui est une Eglise séparée de Rome (…) L’Eglise Catholique Romaine ne peut donc pas me renvoyer d’un état clérical que j’ai quitté par ma propre volonté depuis vingt et un mois », argumente-t-il. Il assure être « victime de calomnie » et « de harcèlement en ligne », soulignant qu’il ne fait actuellement l’objet « d’aucune condamnation judiciaire, ni mise en examen ».