Les crèches de Noël de retour dans les mairies de Béziers et Perpignan

Perpignan et Béziers : Les crèches de la nativité de retour dans les hôtels de ville

NOëlEt avec elles le retour des plaintes des associations de défense de la laïcité
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

L'essentiel

  • Comme tous les ans, des crèches de la nativité sont exposées dans le patio et la cour des mairies de Béziers et de Perpignan.
  • De nombreuses associations, syndicats, élus et partis politiques de gauche demandent leur retrait au nom de la laïcité.
  • Louis Aliot (RN) et Robert Ménard (DVD) évoquent la tradition pour justifier les installations de ces crèches.

Depuis le 25 novembre à Perpignan et le 2 décembre à Béziers, des crèches de la nativité sont exposées dans le patio et la cour des mairies des deux villes concernées. Des décisions qui ont entraîné la réponse de nombreuses associations au nom de la laïcité.

Seize associations, syndicats et partis politiques ont cosigné un communiqué commun qui reprend en grande partie celui publié en décembre 2020. Ils y dénoncent « une violation de l’article 28 de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État ». Pour les signataires, le maire de Perpignan, Louis Aliot (RN) « se permet de brandir la laïcité quand il s’agit de stigmatiser une partie de la population d’une autre origine et/ou d’une autre religion » et installe dans l’hôtel de ville « une très catholique Crèche de Noël (…) au mépris de la loi et des décisions de justice ».

« Provocations » vs « marques de haine »

« Notre pessebre est là et y restera », leur répond Louis Aliot. « Les pessebres, nos crèches sont une tradition catalane qui peuple nos lieux publics depuis la nuit des temps, estime le maire de Perpignan au site Ouillade. Ces marques de haine à l’égard de nos traditions et de notre identité prouvent aux citoyens le caractère éminemment liberticide et dangereux de cette gauche sectaire, arrogante et sans projet. »

A Béziers, Robert Ménard (DVD) a inauguré comme tous les ans depuis son élection en 2014 la crèche de Noël. Exposée dans la cour de l’hôtel de ville, elle a été attaquée par un collectif composé d’élus, d’associations, de syndicats et de partis politiques. « Nous estimons que les provocations du maire de Béziers nuisent à la liberté de conscience et à la concorde », expliquent les signataires qui en appellent, eux aussi, au représentant de l’Etat – le sous-préfet de Béziers – de déposer un référé en urgence devant le tribunal administratif.

A Beaucaire, le maire Julien Sanchez (RN), condamné quelques semaines plus tôt par le Conseil d’Etat, a également fait installer une crèche dans l’hôtel de ville, mais sans les personnages de la nativité.