Nouvelle-Calédonie : Gérald Darmanin renoue le dialogue avec les indépendantistes
Rabibochage•Le ministre de l’Intérieur a accepté la proposition du FLNKS de discussions en février 202320 Minutes avec AFP
Au terme de sept jours de visite, Gérald Darmanin a quitté dimanche la Nouvelle-Calédonie sur la promesse de nouveaux échanges apaisés avec les indépendantistes, mais le calendrier des discussions sur le statut du territoire reste à définir. La mission du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer était ardue : renouer avec les partisans de l’indépendance du territoire du Pacifique-Sud, tout en ménageant le camp loyaliste favorable au maintien de la souveraineté française.
Depuis plus d’un an, le dialogue était rompu avec le Front de libération kanak socialiste (FLNKS), qui fédère une bonne partie des indépendantistes. Le mouvement avait notamment boudé une rencontre prévue en octobre à Paris pour définir les modalités des discussions sur le futur statut du territoire. Trois référendums ont rejeté l’indépendance mais la légitimité du dernier, organisée en décembre 2021 en pleine épidémie de Covid, a été vivement contestée par le FLNKS.
Darmanin pas pressé
Toute la semaine, Gérald Darmanin a donc multiplié les contacts avec les indépendantistes pour les convaincre de revenir à la table des discussions. Objectif atteint. Si le vice-président de l’Union calédonienne (UC), principale composante du FLNKS, Gilbert Tyuiénon, a redit au ministre « l’humiliation pour le peuple kanak » qu’avait constitué le maintien du référendum du 12 décembre, il a confié avoir été « agréablement surpris » par leurs échanges.
Gérald Darmanin a ainsi accepté la proposition indépendantiste de réunions bilatérales en février 2023, après le congrès du FLNKS. « Je n’accélérerai pas la cadence, a-t-il promis vendredi lors d’un entretien aux médias locaux. C’est dans quelques semaines, je crois que la paix vaut bien d’attendre quelques semaines ». Un geste apprécié des indépendantistes à double titre. D’abord parce que le congrès du FLNKS doit leur permettre de parler d’une seule voix face à l’Etat. Ensuite parce que les réunions bilatérales, notamment sur la décolonisation et le droit à l’autodétermination, signent de facto le report des négociations sur le futur statut du territoire.
Le camp loyaliste voulait pourtant aller plus vite, pour arriver à un référendum portant sur le nouveau statut dès 2023. Les partisans du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France s’en sont pourtant accommodés. « On a un ministre qui est à l’écoute, un ministre qui essaie de comprendre », s’est réjoui le député Renaissance Nicolas Metzdorf. Gérald Darmanin a profité de sa visite pour installer un des huit groupes de travail validés en octobre à Paris, celui sur le foncier. Celui sur l’avenir institutionnel a été reporté mais celui sur le secteur du nickel, vital pour l’économie de la Nouvelle-Calédonie, débutera à Paris dans les semaines à venir, sans l’Union calédonienne (UC) toutefois.