Fake offSeulement 20 % des AESH ont le niveau BAC ? C’est faux

Seulement 20 % des AESH ont le niveau BAC ? C’est faux

Fake offSelon les dernières estimations, le ministre de l’Education nationale aurait tort
Maïwenn Furic

Maïwenn Furic

«Seuls 20 % des AESH ont actuellement le bac. Par conséquent votre proposition aurait pour effet d’exclure 80 % des AESH de votre corps de fonctionnaire », a affirmé Pap Ndiaye à l’Assemblée nationale lors des questions aux gouvernements le 22 novembre. Il y était évoqué la création d’un corps de fonctionnaire pour les Accompagnants d’élèves en situation de handicap, proposée par la députée Nadège Abomangoli (LFI) et des élus NUPES.

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« La décence et votre responsabilité d’informer requièrent que vous ajoutiez un tweet pour signaler que le pourcentage des AESH ayant le bac est de 84 %, et non de 20 % », a commenté un internaute. Selon plusieurs personnes, le chiffre avancé par le ministre serait totalement faux. Qu’en est-il vraiment ? 20 Minutes fait le point.

FAKE OFF

Les différents syndicats se sont indignés de cette intervention que certains ont qualifiée de « mépris insupportable de la part du ministre de l’Education Nationale ». La SNUipp FSU a avancé : « Sur le niveau de diplôme détenu par les AESH, en réalité, il n’existe pas de données fiables. »

Effectivement, aucune base de données ne répertorie les niveaux d’étude de chaque AESH. Le ministère de l’éducation nationale avait tout de même rendu des estimations en février 2020 lors d’un comité de suivi. Il s’agissait d’une « vision très parcellaire », puisque l’échantillon étudié était de 3.879 professionnels, contre 95.538 en poste à cette période.



Même s’il ne s’agit que d’une grosse estimation permettant d’imaginer la tendance chez les AESH, les chiffres disaient tout le contraire de ce qu’à prétendu le ministre dernièrement. Seulement 8 % des effectifs n’avaient pas de diplôme de niveau 4, soit équivalent au baccalauréat. Il serait tout à fait étonnant qu’en deux ans, la tendance se soit inversée au point de passer de 92 % de diplômés d’un niveau 4 et plus, à seulement 20 %. Ils étaient 43 % à avoir le baccalauréat, 17 % un équivalent L2, 22 % un niveau 6, et même 2 % à être titulaires d’un master 2.


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Les AESH manquent dans les écoles françaises, ce qui rend plus compliqué l’apprentissage pour les enfants nécessitant un accompagnement. Et pour cause, les AESH doivent se contenter d’un salaire d’environ 800 euros pour un travail à temps plein, soit 24 heures de classe hebdomadaires. C’est en ce sens que les syndicats demandent la création d’un corps de fonctionnaires, entre autres : revalorisation du salaire, reconnaissance du temps de travail…