pour soiS’offrir un calendrier de l’Avent en étant adulte, le kif ultime à Noël ?

Noël : « Comme une enfant chaque matin »… S’offrir un calendrier de l’Avent quand on est adulte, le kif ultime ?

pour soiPas de risque d’être déçu par un cadeau qu’on aura soigneusement choisi
Anissa Boumediene

Anissa Boumediene

L'essentiel

  • Jeudi, ce sera le 1er décembre, et nombre d’enfants ouvriront la première case de leur calendrier de l’Avent.
  • Mais ce plaisir lié au mois de Noël n’est pas réservé qu’aux plus jeunes.
  • Pour les adultes aussi, entre la routine du boulot, la charge mentale et la logistique du quotidien et des fêtes à assurer, s’offrir un calendrier de l’Avent peut être un vrai plaisir, voire le kif ultime de Noël.

Moins d’un mois. Voilà le temps qu’il reste pour préparer les festivités de Noël. Pour boucler les achats dans un budget grignoté par l’inflation. Pour se préparer mentalement à passer Noël avec le tonton relou ou la belle-mère qui a l’art de vous offrir des cadeaux pourris (même si c’est l’intention qui compte). Pour anticiper la logistique des fêtes, avec une charge mentale en surchauffe. Mais aussi un mois de morosité pour ceux chez qui Noël ravive sentiment de solitude ou brouilles familiales.

Autant de choses qui, quand on est adulte, entament la magie de Noël. Alors pour raviver l’enthousiasme de son enfance, et si le kif ultime, quand on est grand, était de s’offrir un calendrier de l’Avent ? Nombre de lecteurs et lectrices de 20 Minutes en sont convaincus.

« J’ouvre mon petit paquet avec un plaisir d’enfant »

Fête des enfants par excellence, Noël fait aussi pétiller les yeux de celles et ceux qui ont gardé leur âme d’enfant. A l’instar de Brigitte, qui s’offre un calendrier de l’Avent « par pure gourmandise, et mon côté enfant est ravi malgré mes 53 ans ! » Un état d’esprit que partage Raphaëlle qui, à 52 ans, s’en « offre chaque année, avec des cosmétiques naturels, des chocolats ou des bonbons, selon mes envies. Tous les jours, j’ouvre mon petit paquet avec un plaisir d’enfant, ça me met d’humeur joyeuse tous les matins, et ça illumine le mois sombre de décembre ».

Pour Jeanne, 35 ans, « le calendrier de l’Avent est même une obligation ! Je m’en achète depuis toujours. C’est mon petit plaisir des fêtes. Même à 20 ans, étudiante et fauchée, je m’en achetais un pas cher avec des chocolats. Ils n’étaient pas très bons, mais le but, c’était la joie d’ouvrir sa case et de faire le décompte jusqu’à Noël. Depuis que je gagne ma vie, je mets un peu le paquet, entre 80 et 100 euros, pour un modèle avec des produits de beauté. Ce n’est pas de l’argent bien investi, mais quand je rentre le soir et que j’ouvre ma petite case, ça me donne le sourire, même à 4 euros l’unité, rit la jeune femme. Le plus dur, c’est de ne pas tout ouvrir d’un coup ! »

« Elles ont raison ! Avec un calendrier de l’Avent, on crée une anticipation et un plaisir, analyse Florence Servan-Schreiber, spécialiste de la psychologie positive et auteure de l’ouvrage 3 kifs par jour (éd. Marabout). On sait que chaque jour, une surprise nous attend derrière la fenêtre à ouvrir. Cela répond à un besoin, en apportant une petite touche de magie et de légèreté, et une dose de dopamine. Bref, un kif ».

« Pour en avoir un beau, on s’offre des cadeaux de Noël moins cher »

Un kif contagieux. Chez Lydie, 38 ans, le calendrier de l’Avent « n’est pas que pour nos enfants. Depuis deux ans, je m’en achète un, et à mon mari aussi, chacun le sien, avec selon les envies des chocolats, des soins ou de la papeterie ». Côté budget, la mère de famille assume de se faire plaisir : « Je mets entre 55 et 65 euros pour le mien, pour des cosmétiques de qualité. Après tout, ce n’est qu’une fois dans l’année. Et on aime tellement tous ça que, pour que chacun en ait un beau, on offre des cadeaux moins chers à Noël. Ça nous plonge dans l’esprit de Noël dès le 1er décembre, ça nous procure joie et bien être. J’adore ouvrir ma petite case tous les jours, c’est mon petit bonheur en me réveillant ! »

Pour Florence Servan-Schreiber, « on sort du schéma classique où l’on va recevoir un gros cadeau à Noël, qui va procurer une grosse satisfaction immédiate, mais fugace. Là, ce n’est plus tout d’un coup, mais un peu tous les jours, un plaisir qui dure. C’est quelque chose que l’on peut retrouver dans d’autres cultures, où, à l’occasion de certaines fêtes, on s’offre des cadeaux sur plusieurs jours. Et il y a quelque chose de l’ordre du rituel à ouvrir une case chaque jour, souvent à la même heure, c’est réconfortant ».



« On a besoin de ça, ce n’est pas toujours simple de passer de bons moments à Noël »

Un plaisir que l’on fait donc durer, et qui, vingt-quatre jours durant, offre un peu de douceur dans une période qui n’a parfois plus beaucoup de magie. « Pourquoi ce serait réservé aux petits ? », interroge alors Lilou qui, à 54 ans, s’offre « un calendrier de l’Avent depuis deux ans, toujours des chocolats, mais pas chers, je ne suis pas encore prête à y mettre plus de 10 euros. J’en offre aussi à mes amis et mes voisins que j’apprécie, qui adorent ! C’est régressif mais on a besoin de ça, parce qu’avec les familles recomposées, décomposées et tout ce qui va avec, ce n’est pas toujours simple de passer de bons moments à Noël ».

Une démarche qui « offre une alternative, où il n’y a pas que le sacro-saint moment du réveillon en famille, analyse Florence Servan-Schreiber. On est dans la période, dans le concept, mais sans la lourdeur émotionnelle des brouilles familiales ou de la solitude. Quand Noël est galère, le calendrier de l’Avent réenchante un peu la période ».

« J’en fabrique un à ma femme, c’est une madeleine de Proust »

Mais pour Julie, 38 ans, « le calendrier de l’Avent, c’était pour les enfants. Jusqu’à ce que mon conjoint m’en offre un il y a six ans, et j’ai adoré. Depuis, j’en reçois un et chaque année, je suis surprise et touchée. Au début, un calendrier classique avec des chocolats pour enfants, puis j’en ai eu avec du thé, des bougies. Et je suis comme une enfant qui attend tous les matins d’ouvrir sa case. J’ai hâte de voir quelle sera ma surprise cette année ! »

Comme le mari de Julie, Romain, 31 ans, offre chaque année un calendrier à son épouse. « Je lui en ai fabriqué un, en remplissant les cases au fur et à mesure de l’année, au gré des idées et des envies. Je m’en suis offert un aussi, avec du café, pour une quarantaine d’euros. Mais pour le sien, il n’y a pas de budget chiffré, il doit probablement dépasser les 300 euros. C’est une madeleine de Proust, qui permet d’oublier les tracas de la journée ».

« Ils se sont sûrement éclatés à réfléchir à ce qu’ils allaient mettre dedans, à sélectionner chaque petit cadeau avec amour, estime la spécialiste de la psychologie positive. Ce sont sans doute eux-mêmes qui sont les plus excités de voir l’autre découvrir sa surprise. Cela fait d’eux une personne magique en quelque sorte ».

« Pourquoi je n’en aurais pas un moi aussi ? »

Mais le plus souvent, ce sont les mamans, reines de la charge mentale et lutins magiques de Noël, qui offrent un calendrier de l’Avent. Comme Sophie, 50 ans : « J’en confectionne un pour mes enfants et mon mari. Dès septembre, je le garnis de petits objets utiles : des balles, des collants, des livres, le tout complété de chocolats. Je le fais pour eux depuis plus de quinze ans. Et il y a trois ans, je me suis dit : "pourquoi je n’en aurais pas un moi aussi ?" Maintenant, je m’en offre un du commerce, généralement lié à un de mes hobbies. C’est ma récompense. D’un côté, j’ai le plaisir de faire plaisir à ma famille, et de l’autre, j’ai moi aussi mon calendrier, grâce auquel je partage avec eux la joie de la découverte ».

« Dans les études menées sur la science du bonheur, le plaisir éprouvé à donner est bien supérieur à celui de recevoir, décrypte Florence Servan-Schreiber. Et ces "mamans magiques" perfectionnistes, qui gèrent tout, tout au long de l’année, qui s’occupent des cadeaux et des calendriers de l’Avent, elles aiment vraiment donner, sans doute plus que de recevoir. Mais avec une charge mentale grande comme une montagne, on peut comprendre qu’à un moment donné, elles aient envie elles aussi d’avoir leur part de plaisir. Alors, si dans la maisonnée, personne n’y songe, elles se l’offrent elles-mêmes. Et c’est très sain ! Ce sont des fées qui s’octroient un peu de féerie ! »