MOBILITESA Montpellier, une « véloligne » plutôt qu’un train sur une ex-voie ferrée

Montpellier : La métropole crée une « véloligne » sur une ex-voie ferrée, l’opposition préférerait un train

MOBILITESUne autoroute cyclable de quelque 8,5 km va voir le jour entre deux villages
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

L'essentiel

  • La métropole de Montpellier a décidé de réaliser une piste cyclable de 8,5 km sur une ancienne voie ferrée, entre Saint-Jean-de-Védas et Fabrègues.
  • Alenka Doulain (Nupes) aurait préféré que la ligne de train soit réactivée.
  • Réactiver une ligne de train, « est de la compétence de l’Etat de la SNCF », rappelle la métropole. Et le coût de sa remise en état serait « très important ». « Le rôle de la métropole est de trouver des alternatives de mobilité. »

Aucun train n’a circulé, depuis cinquante ans, entre Saint-Jean-de-Védas et Fabrègues (Hérault). Entre ces deux communes de la métropole de Montpellier, l’ancienne voie ferrée, désaffectée, est en proie à la végétation. La collectivité a décidé de sortir ce petit chemin de sa paisible retraite, non pas en réactivant la ligne SNCF, mais en y réalisant une nouvelle piste cyclable. Ou plutôt, une autoroute cyclable, de quelque 8,5 km.

Cette nouvelle liaison desservira, notamment, le collège Ray-Charles, le futur lycée de Cournonterral, les cliniques Saint-Jean et Saint-Roch et les quartiers Garosud, Mas de Grille, Grisettes et Sabines, en réduisant considérablement les temps de parcours à vélo. « Nous souhaitons permettre à tout un chacun de se déplacer à vélo en toute sérénité et sur un maximum d’aménagements spécifiques reliant les cœurs des communes au cœur de la métropole jusqu’à la place de la Comédie, mais aussi les communes du territoire entre elles, indique Michaël Delafosse (PS), le maire et président de la métropole. A terme, le Réseau Express Vélo sera constitué d’environ 235 km de linéaire. »



Mettre « sur les rails des trains, plus que des vélos »

Dans les rangs de l’opposition, Alenka Doulain (Nupes) aurait préféré, plutôt qu’une nouvelle piste cyclable, que la ligne de train entre les deux villages soit rouverte. Pour l’élue, ce projet porté par la métropole n’est rien d’autre qu’un « tombeau pour le train ».

« Cette voie ferrée était celle reliant Bédarieux à Montpellier, déplore Alenka Doulain. Elle permettait, par exemple, de rejoindre Montpellier-Centre depuis Cournonterral en 21 minutes. A l’heure de la congestion permanente, il nous faut retrouver l’ambition et le bon sens de nos aînés en mettant sur les rails des trains, plus que des vélos. La réouverture des petites lignes est l’avenir du transport : 90 % des Français habitent à moins de 10 km d’une gare. Cette ligne est stratégique. » Pour l’élue, « un prolongement du tramway jusqu’à Fabrègues, voire jusqu’à la gare de Gigean/Montbazin, doit être envisagé » et « des études sur le retour de la ligne Montpellier-Bédarieux doivent être lancées ».


NOTRE DOSSIER SUR LE VéLO

Réactiver une vieille ligne de train, « est de la compétence de l’Etat de la SNCF, rappelle la métropole de Montpellier, interrogée par 20 Minutes à ce sujet. La ligne est fermée depuis cinquante ans », et le coût de sa remise en état serait « très important ». « Le rôle de la métropole est de trouver des alternatives de mobilité, comme le développement du vélo, mais aussi le tramway ou les bustrams. » Cette « véloligne » entre Fabrègues et Saint-Jean-de-Védas ne coûtera, d’ailleurs, pas un sou à la collectivité, grâce à « la revalorisation des rails en acier », qui finance entièrement les travaux.