enquêteBoohoo à nouveau accusé de mauvais traitements de ses employés

Boohoo à nouveau accusé de mauvais traitements de ses employés

enquêteIl y a deux ans, Boohoo avait déjà été accusé de vendre des vêtements fabriqués au Pakistan mais aussi au centre du Royaume-Uni, à Leicester, par des ouvriers sous-payés
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le groupe de vente de vêtements en ligne Boohoo fait travailler ses employés d’un de ses entrepôts britanniques dans des conditions harassantes et dangereuses pour leur santé, affirme un article du Times paru ce mercredi. D’après un journaliste du quotidien ayant travaillé sous couverture pendant un mois, les employés de l’entrepôt de Burnley (nord-ouest de l’Angleterre) doivent collecter 130 articles par heure en marchant énormément.

Le reporter dit avoir parcouru environ 20 kilomètres à pied sans aucune pause pour s’asseoir pendant une session de travail de onze heures, et n’avoir malgré tout atteint que 70 % de ses objectifs. La température de l’entrepôt atteignait fréquemment 32 degrés la nuit pendant l’été, rapporte-t-il.

« Prison », « esclaves », « ne travaillez pas là »

Les employés reçoivent leurs instructions et la localisation des articles par l’intermédiaire d’un encombrant terminal noir fixé à leur poignet, grâce auquel ils sont surveillés également par leurs supérieurs, poursuit l’article du quotidien britannique.

« Prison », « esclaves », « ne travaillez pas là », lit-on sur des graffitis dans l’entrepôt, photographiés et imprimés dans l’article du Times, qui décrit aussi de nombreux séjours aux urgences des employés, des évanouissements, etc. Conséquence : le taux de renouvellement des effectifs est élevé.



Il y a deux ans, Boohoo avait déjà été accusé de vendre des vêtements fabriqués au Pakistan mais aussi au centre du Royaume-Uni, à Leicester, par des ouvriers sous-payés. Ce qui n’a pas empêché le directeur général de Boohoo de s’offrir une collaboration avec la star de téléréalité Kourtney Kardashian. Il s’est par la suite vu accorder un bonus de 1,3 million de livres, tandis que les employés reçoivent eux 11 livres par heure, rapporte le Times.

Contacté par l’AFP mercredi, un porte-parole de Boohoo, firme qui dit employer plus de 5.000 personnes dans le monde, estime que l’article du Times « ne reflète pas l’environnement de travail effectif dans notre entrepôt de Burnley ». A 11 livres par heure, il souligne que les rémunérations sont supérieures au salaire minimum dit de subsistance, non obligatoire mais recommandé au Royaume-Uni.