TACLEQuatennens visé dans une campagne contre les violences faites aux femmes ?

Lille : Le député LFI Adrien Quatennens est-il visé dans la campagne contre les violences faites aux femmes ?

TACLESur Internet et à l’aide de panneaux publicitaires, la ville de Lille communique sur les actions mises en place dans le cadre de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes avec un slogan qui fait réagir sur les réseaux sociaux
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • La mairie de Lille a lancé une campagne d’affichage contre les violences faites aux femmes.
  • Le slogan utilisé semble, pour beaucoup, faire référence à l’affaire Adrien Quatennens.
  • Une analogie sur laquelle la ville ne s’est pas exprimée.

Pendant un mois, du 4 novembre au 7 décembre, la ville de Lille organise des conférences, colloques et même des spectacles sur le thème de la lutte contre les violences faites aux femmes. Pour informer le public de ces rendez-vous, une campagne d’affichage public a été lancée sur plusieurs panneaux publicitaires en « 4x3 » de la ville. En très gros, écrit en blanc sur fond noir, on peut lire la phrase « il ne l’a frappée qu’une fois », dont certains mots ont été barrés pour donner : « Il l’a frappée. »

A la lecture de ce slogan, et dans le contexte de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, on comprend tout de suite l’intention : frapper sa conjointe une seule fois n’atténue en rien la gravité des faits. Et partout ailleurs qu’à Lille, cette phrase revêtirait un sens universel pour dénoncer de telles violences.

« Un message subliminal à l’attention d’Adrien Quatennens »

Sauf que dans la capitale des Flandres, des internautes et des élus d’opposition y voient clairement une référence à l’affaire Adrien Quatennens, le député LFI du Nord suspecté de violences conjugales. Révélé par le Canard enchaîné, mi-septembre, le dépôt d’une main courante par l’épouse du député avait poussé l’élu insoumis à une sorte de mea-culpa sur Twitter. En plus d’avoir reconnu un contexte de séparation tendu, Adrien Quatennens avait avoué des violences : « J’ai donné une gifle. Je l’ai donnée alors que ça ne me ressemble pas et ça ne s’est jamais reproduit. » Cette confession avait alors valu au député une mise en retrait de ses fonctions et de l’Assemblée.


Contactée par 20 Minutes sur une éventuelle analogie entre le slogan de la campagne et les faits qui sont reprochés à Adrien Quatennens, la mairie assure: « évidemment il n'y a aucun lien », et précise que son service communication travaille sur « des campagnes percutantes » depuis 2021. Mais le timing est troublant, LFI préparant doucement un retour du député sur les bancs de l’Assemblée.

Du coup, les internautes ne sont pas dupes : « Un message subliminal à l’attention d’Adrien Quatennens », s’interroge Maurice Martin sur Twitter. « J’ai comme une petite impression que la mairie de Lille ironise quelque peu sur un éventuel retour de votre champion », interpelle Marco sur la même plateforme. « Il faudrait être bien naïf pour ne pas voir que c’est une pierre dans le jardin du député », affirme pour sa part Thierry. Sautant sur l’occasion pour tacler la maire de Lille, la députée Renaissance Violette Spillebout reconnaît « un slogan efficace », certes, tout en accusant Martine Aubry « d’instrumentaliser ce combat pour régler [ses] comptes politiques ».