Guyane : Maripasoula, plus vaste commune de France, coupée du monde après un incident d’avion
ISOLEMENT•Air Guyane a décidé de ne plus desservir temporairement la ville après un incident lors de l’atterrissage de l'un de ses appareils sur une piste provisoire20 Minutes avec agences
Elle est la plus vaste de France avec ses 18.360 km2. La commune de Maripasoula, à l’ouest de la Guyane, se retrouve isolée du monde après qu’Air Guyane a décidé de suspendre les liaisons aériennes à la suite d’un incident à l’atterrissage, le 4 novembre dernier. Un avion LET 410 a effectué une sortie de piste, sans gravité, en se posant sur la piste provisoire en latérite du petit aérodrome. L’appareil a eu dû mal à freiner sur le sol rendu glissant par la pluie.
Air Guyane a décidé en conséquence de ne plus desservir la ville, sans annoncer de date de retour. « La piste provisoire n’est pas encore éprouvée », a justifié Christian Marchand, directeur de la compagnie aérienne, qui transporte chaque année 37.000 voyageurs sur la ligne Cayenne-Maripasoula.
La pirogue comme alternative
La piste historique du petit aérodrome, recouverte d’un revêtement dur, est en travaux depuis quelques semaines et pour une période de six mois. Mais, avec la saison des pluies qui s’annonce, Christian Marchand craint que ce délai ne soit dépassé. En temps normal, Maripasoula n’est accessible que par avion ou en pirogue, sur le fleuve Maroni.
« L’avion, c’est notre route. Sans avion, tout est bloqué », a regretté Lama Topo, premier adjoint au maire de Maripasoula. Selon lui, cette situation « tue l’économie locale, les chantiers sont à l’arrêt : le futur lycée, la future route entre Maripasoula et Papaïchton », commune voisine à 35 kilomètres de piste mais dépourvue d’aérodrome. La seule alternative à ce stade est d’atterrir à Grand-Santi, en aval du Maroni, puis de continuer en pirogue. Une navigation fluviale qui peut prendre « jusqu’à cinq heures », selon un professionnel du transport.
Des enseignants bloqués
Conséquence de la décision d’Air Guyane, une cinquantaine d’enseignants n’ont pas pu regagner Maripasoula pour la reprise des cours ce lundi après les vacances, selon le rectorat. Tous les établissements scolaires de Maripasoula et de Papaïchton, sauf un, sont néanmoins ouverts. « Les habitants sont assignés à résidence », a estimé Jonathan Abienso, porte-parole du collectif des habitants de Maripasoula, soulignant qu’il leur était impossible de se rendre à Cayenne pour réaliser des démarches ou consulter un spécialiste par exemple.
A noter que la ville a connu en octobre plusieurs semaines de blocage, des habitants réclamant, entre autres, davantage de rotations aériennes. Des doléances acceptées par Air Guyane mais qui ne sera donc mise en place qu’à la reprise des vols.
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