HUMANITAIRESSOS Méditerranée demande à la France d’assigner un port à l’Ocean Viking

SOS Méditerranée demande à la France d’assigner un port sûr à l’Ocean Viking

HUMANITAIRESLe navire humanitaire fait face au silence des autorités italiennes alors que plus de 200 rescapés sont bloqués à bord depuis 18 jours
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • L’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni, cheffe du parti post-fasciste Fratelli d’Italia, relance les problématiques du port d’accueil pour le navire humanitaire.
  • 234 migrants rescapés sont bloqués à bord du navire Ocean Viking depuis 18 jours et « la situation à bord devient critique », explique SOS Méditerranée.
  • Après l’appel des ONG lundi, et une demande aux pays européens la semaine dernière d’organiser l’accueil, SOS Méditerranée sollicite directement la France.

«Face au silence de l’Italie », SOS Méditerranée a demandé mardi à la France d’assigner un port sûr pour le débarquement de 234 migrants rescapés bloqués à bord du navire Ocean Viking depuis 18 jours, a annoncé l’ONG dans un communiqué.



Le navire humanitaire, qui naviguait encore mardi matin au large du port sicilien de Syracuse selon un photographe à bord, « est en train de faire route vers la France par l’ouest de la Sicile », a indiqué la directrice de SOS Méditerranée, Sophie Beau. L’Ocean Viking est le dernier bateau de migrants qui tente de rejoindre l’Europe en traversant la Méditerranée à partir de la Libye à ne pas avoir eu d’autorisation à entrer dans un port italien.

« On est dans une impasse totale face au silence de l’Italie », a expliqué Sophie Beau, dénonçant aussi « des cas de graves violations du droit maritime » venant de l’Italie, qui refuse certains migrants, « mettant en danger certaines personnes qui se jettent à l’eau ». Le voyage pour arriver en France sera de deux jours minimum, a rappelé Sophie Beau, répétant que l’ONG souhaite « la mise en place d’un mécanisme pérenne entre Etats membres de l’Union européenne pour donner un cadre clair aux rescapés de Méditerranée ».

« Des risques de pertes de vies humaines »

Après des semaines en mer, le navire battant pavillon allemand Humanity 1, de l’ONG SOS Humanity, a été autorisé à accoster dimanche en Sicile, à Catane, pour débarquer 144 personnes, essentiellement des femmes et des mineurs. A son bord demeurent toutefois 35 migrants hommes dont l’Italie ne veut pas.

Le Geo Barents, navire de Médecins sans frontières (MSF) battant pavillon norvégien, a lui aussi accosté dimanche soir à Catane et les autorités italiennes ont autorisé 357 personnes à débarquer, dont des enfants, tout en refusant l’entrée à 215 autres.

Mardi, selon Sophie Beau, directrice générale de SOS Méditerranée, association basée à Marseille, « la situation à bord de l’Ocean Viking a atteint un seuil critique », la directrice redoutant même « des risques de pertes de vies humaines ».

Dans le passé, en juin 2018, l’Aquarius, le précédent navire affrété par SOS Méditerranée, avait déjà été au cœur d’une crise diplomatique, après avoir récupéré 630 migrants au large de la Libye, débarqués en Espagne après le refus de l’Italie et de Malte de les accepter.