Les urgences du CHU de Nantes se mettent en grève

Nantes : Les urgences du CHU se mettent en grève

MOBILISATIONLes soignants dénoncent le manque de moyens et la fermeture de lits
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • Le personnel des urgences du CHU de Nantes sera en grève à partir de minuit ce dimanche.
  • Les syndicats dénoncent les conditions de travail qui se dégradent au sein de l’établissement ainsi que la fermeture de lits par centaines.
  • Pendant les vacances de la Toussaint, du personnel gréviste assigné par la direction accueillera les patients.

Le mouvement débutera ce dimanche soir à partir de minuit. Le personnel des urgences du CHU de Nantes a voté vendredi une grève illimitée pour dénoncer leurs conditions de travail, a-t-on appris auprès des syndicats. « On n’abandonnera pas la population, mais on va avoir besoin des usagers pour dénoncer cette situation : le calibrage des effectifs ne permet plus d’accueillir les patients dans de bonnes conditions », a dénoncé Olivier Terrien, secrétaire général de la CGT au CHU de Nantes.

« Des patients attendent parfois 72 heures sur des brancards, il y a 40 enfants à opérer en chirurgie cardiaque d’ici à la fin de l’année, pour 11 plages opératoires, comment on fait ? On tire au sort ? », s’énerve-t-il contre une direction « autoritaire ». A partir de lundi matin et pendant les vacances scolaires, du personnel gréviste assigné par la direction accueillera les patients. « Mais à la rentrée, nous prévoyons des actions coups de poing », complète l’aide-soignant de 52 ans.

Des fermetures de lits par centaines

« Les conditions de travail se dégradent, les collègues sont épuisés, psychologiquement ça ne va pas », selon Stéphane Naulleau, infirmier en chirurgie cardiaque et secrétaire général du syndicat Force ouvrière (FO) au CHU. « La grogne a commencé il y a quelques jours avec un article dans lequel Philippe El Saïr, directeur général du CHU de Nantes, disait que le CHU était attractif pour les soignants, qu’il n’y avait pas de fermeture de lits » poursuit le syndicaliste FO, « or 16 lits ont encore été fermés en octobre ».

Contactée par l’AFP, la direction n’a pas pu être jointe dans l’immédiat. Olivier Terrien compile les chiffres : « L’ARS elle-même le dit : entre 2015 et 2020, 700 lits de chirurgie ont été fermés, c’est le plus rentable et ce que cherche à absorber le privé, mais aussi 200 en obstétrique, 215 en psychiatrie, 200 en soins de suite et rééducation. Une situation qui ne va pas s’améliorer avec la construction du futur CHU de l’Île de Nantes « qui donnera lieu à une nouvelle fermeture de 63 lits », prévient-il.