Hérault : Les comptes des pompiers dans le rouge après les incendies de l’été
SOLDATS DU FEU•Les nombreuses sollicitations dans et en dehors du département des soldats du feu sur le front des incendies ont fait exploser le budgetJérôme Diesnis
L'essentiel
- Le Service départemental d’incendie et de secours de l’Hérault présente un déficit de 1,8 million d’euros lié à l’accroissement du nombre de missions au cours de l’été.
- Quinze véhicules sont envoyés à chaque départ de feu afin d’intervenir plus rapidement et de limiter l’expansion des incendies.
- Le département va combler le déficit et demande un soutien financier : « Les millions d’euros sauvés, ce sont autant de millions d’euros que les compagnies d’assurances n’ont pas à débourser », rappelle le président de la collectivité, Kléber Mesquida.
C’est une première. Le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de l’Hérault présente pour la première fois des comptes dans le rouge à l’issue de la période estivale. Un déficit de 1,8 million d’euros précisément, lié à l’explosion de l’activité cet été et des méthodes d’intervention des sapeurs-pompiers.
Entre juillet et septembre, les soldats du feu de l’Hérault sont intervenus pour éteindre 638 feux de végétation. Ils ont par ailleurs été fortement sollicités sur des feux qui embrasaient d’autres départements. La Gironde notamment, mais pas uniquement : 29 colonnes de véhicules ont été envoyées en renfort sur différents terrains en France.
Nouvelle méthode pour intervenir plus efficacement
Le nombre d’intervention est en hausse, la méthode pour limiter la propagation de ces feux contribue également à cette inflation. « Désormais, quinze véhicules sont envoyés à chaque départ de feu, détaille le contrôleur général Eric Florès, directeur des pompiers de l’Hérault. Cet envoi massif fait la force des pompiers de l’Hérault, avec le soutien de la flotte aérienne départementale. » Plus d’hommes et de matériel dès les premiers signalements des incendies, sans attendre d’attendre l’évolution du feu une fois sur place.
Cette méthode, les pompiers de l’Hérault en sont persuadés, a permis d’éviter des drames cet été. A l’image du feu à Saint-Bauzille de la Sylve, fin juillet. « Parce qu’on est intervenu tout de suite en nombre, on a réussi à le contenir à 1.000 hectares. Il aurait pu en faire dix fois plus. Entre les mètres carrés détruits et le nombre de maisons préservées, c’est 311 millions d’euros sauvés », explique-t-il.
Le département veut un geste financier de l’Etat
Ces mesures de protection, si elles ont montré leur efficacité sur le terrain, ont un coût, qui explique en partie la note salée des interventions estivales. Mais que les bénéfices justifient largement, pour les soldats du feu. Le département de l’Hérault va prendre en charge le déficit. Mais son président, Kléber Mesquida (PS), souhaite mettre l’Etat à contribution. « C’est 311 millions d’euros sauvés, ce sont 311 millions que les compagnies d’assurances n’ont pas eus à donner », souligne-t-il, reprenant l’exemple du feu de Saint-Bauzille de la Sylve. Il demande l’augmentation de la taxe spéciale sur les conventions d’assurance.