Carburants : Le gouvernement demande aux pétroliers « des efforts » sur les salaires
grève•La ministre Olivia Grégoire appelle les groupes pétroliers à entendre les revendications des grévistes, qui réclament des salaires revalorisés20 Minutes avec AFP
Comment sortir du blocage ? Le gouvernement demande « des efforts » sur les salaires aux groupes pétroliers alors que des grèves dans des raffineries et des dépôts provoquent depuis plusieurs jours de lourds problèmes d’approvisionnement en carburants, notamment chez TotalEnergies.
« J’appelle les entreprises concernées, qui, pour la plupart, ont quand même de bons résultats, à considérer aussi les demandes d’augmentation de salaire », a déclaré Olivia Grégoire, ministre déléguée aux Petites et moyennes entreprises, sur France Info vendredi. « Nous attendons des entreprises (…) des efforts à l’endroit des salariés. »
La plus grande raffinerie de TotalEnergies, près du Havre (Seine-Maritime), est à l’arrêt. D’autres sites du groupe sont en grève. Et les deux raffineries françaises de son concurrent américain Esso-ExxonMobil sont aussi à l’arrêt, dans les deux cas à l’appel de la CGT, afin d’obtenir une hausse des salaires.
15 % des stations manquent d’au moins un carburant
Les camions-citernes seront exceptionnellement autorisés à circuler dimanche en raison des « difficultés assez localisées mais importantes », a par ailleurs annoncé sur LCI le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, qui va réunir les fédérations des transporteurs « pour voir localement où on peut améliorer l’approvisionnement ».
« Nous faisons tout pour que dans les prochains jours cette situation puisse se résorber » et le gouvernement est « en lien avec Total pour essayer de faciliter le dialogue social », a-t-il précisé, ajoutant que la France pourrait libérer « davantage » de stocks stratégiques pour apaiser la situation.
Actuellement, 15 % des stations-service sont concernées par un manque d’un ou plusieurs carburants, selon un chiffre cité par plusieurs ministres, en raison d’une grève pour les salaires dans des raffineries de TotalEnergies, qui se superpose aux remises à la pompe accordée par le groupe et par l’Etat.
« Compenser l’inflation »
« On n’est pas là pour embêter les gens, on est là pour montrer à Total le mécontentement des salariés parce qu’il n’y a pas de partage des richesses », a expliqué sur RMC Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité d’entreprise européen de TotalEnergies. Le groupe a d’ailleurs annoncé le versement d’un dividende exceptionnel supplémentaire de 2,6 milliards d’euros à ses actionnaires.
« On donne beaucoup aux actionnaires, mais on oublie complètement les salariés », a-t-il regretté. « Il y a des profits mirobolants et on ne veut pas compenser l’inflation. » TotalEnergies n’a pas fait de point de situation sur l’impact du conflit social sur ses stations, se contentant de dire à l’AFP jeudi que la situation était « stable ».
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