ENQUETELa famille de la passagère tuée à Grenoble réclame « la vérité »

Grenoble : La famille de la passagère tuée dans une course-poursuite réclame « la vérité »

ENQUETEDans la nuit de mardi à mercredi, une jeune femme de 18 ans a été tuée d’une balle dans le cou alors qu’elle se trouvait dans un véhicule pris en chasse par la police de Grenoble
Caroline Girardon

C.G. avec AFP

L'essentiel

  • Deux jours après le décès d’une jeune femme de 18 ans à Grenoble, sa famille réclame de « connaître la vérité » sur les circonstances de sa mort.
  • Selon le parquet, la victime a été « mortellement touchée par un seul tir d’arme à feu dans le cou » alors qu’elle se trouvait dans une voiture prise en chasse par la police.
  • Le conducteur, déjà condamné pour des violences sur des policiers, a refusé de se soumettre à un contrôle de police et a engagé une course-poursuite émaillée d’échanges de tirs avec les forces de l’ordre.

La famille de la jeune femme tuée en début de semaine dans une course-poursuite émaillée d’échanges de tirs avec la police à Grenoble réclame « la vérité » sur les circonstances de son décès, a annoncé vendredi son avocat. Elle « souhaite que toute la lumière soit faite avec une enquête sérieuse », appuie Nabil Boudi, réclamant « l’ouverture d’une information judiciaire ».

Dans la nuit de mercredi à jeudi, la jeune femme âgée de 18 ans a été tuée d’une balle dans le cou alors qu’elle se trouvait dans un véhicule pris en chasse par la police après un refus d’obtempérer.

Le conducteur de la voiture, un Marocain de 30 ans, a échangé des coups de feu avec des policiers avant d’être interpellé. Mis en examen jeudi pour « tentative de meurtres sur personnes dépositaires de l’autorité publique », « détention d’arme de catégorie B » et « conduite sous l’emprise d’alcool et de stupéfiants », il a fait usage de son droit au silence pendant sa garde à vue. Il a été, depuis, écroué.

En parallèle, une enquête de l’IGPN a été ouverte et une expertise balistique sera menée pour déterminer quelle arme a touché la jeune passagère qui, selon le parquet, a été « mortellement touchée par un seul tir d’arme à feu ».

Un casier judiciaire déjà bien chargé

Les gardes à vue de trois policiers impliqués dans la fusillade ont été levées mercredi soir sans poursuite à ce stade. « On attend les premiers actes d’enquête et ses qualifications pénales avant de décider si on porte plainte ou si on se porte partie civile », indique Me Boudi. Il réclame, par ailleurs, aux syndicats policiers, à la police, au parquet et à la presse « un peu plus de respect dans l’évocation de la jeune fille, tuée dans des conditions ignobles, dramatiques, peu importe les contours de l’affaire ». « On a parfois tendance à criminaliser les victimes dans ces affaires », estime-t-il.

Selon une source policière, le tireur a déjà été condamné en 2012 à huit ans d’emprisonnement pour des tirs sur des policiers près d’Avignon alors qu’il était recherché pour braquage. Il était également connu à cette époque pour trafic de stupéfiants, vol, recel et infraction sur les armes. Sorti de prison en 2020, il est sous le coup de plusieurs poursuites et d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF).