Ce qu’il faut retenir du plan sobriété énergétique du gouvernement

Sobriété énergétique : Ce qu’il faut retenir des annonces du gouvernement

C’est pas Versailles iciLe gouvernement a dévoilé ce jeudi son plan de sobriété énergétique, destiné à passer l’hiver sans embûche et à poser les bases de la neutralité carbone
Plan de sobriété énergétique : Ce qu’il faut retenir des mesures annoncées par le gouvernement
Quentin Ballue

Quentin Ballue

L'essentiel

  • Le gouvernement présentait ce jeudi son plan de sobriété énergétique, dans le but de limiter la consommation et de réduire le risque de coupures de gaz ou d’électricité cet hiver.
  • Trois heures durant, les ministres ont défendu des propositions sur le télétravail, le chauffage ou la mobilité.
  • 20 Minutes fait le point sur les principales annonces.

Un pour tous, tous pour un ! Neuf ministres se sont succédé au Parc des Expositions de la porte de Versailles ce jeudi pour présenter une série de mesures dans le cadre du plan de sobriété énergétique du gouvernement. Objectif : réduire la consommation d’énergie du pays de 10 % en deux ans (et de 40 % d’ici 2050). En préambule, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a ainsi rappelé « l’urgence » à agir, « pour notre planète, pour les générations futures, pour la biodiversité et aussi pour notre indépendance, énergétique et politique ». 20 Minutes vous résume ce qui a été dit.

(Re) mettre l’accent sur le télétravail

L’indemnité télétravail pour les agents de la fonction publique est revalorisée de 15 %, passant de 2,50 à 2,85 euros par jour. Une décision « cohérente avec les prix de l’énergie en 2023 », a appuyé Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publique. Agnès Pannier-Runacher a précisé qu’une expérimentation serait effectuée sur « trois bâtiments situés à Paris et en proche banlieue » pour mesurer les effets du télétravail, notant « un effet clair sur le volet des carburants » mais soulignant que la question du chauffage et de l’éclairage devait être approfondie.

Moins de chauffage dans le public…

Le chauffage des bâtiments publics sera limité à 19°C. Quand le réseau connaîtra de plus fortes tensions, le ministre demandera un effort d’un degré supplémentaire : « Cet effort il vaut le coup : un degré supplémentaire, c’est 7 % d’économie supplémentaire. » Lors de ces jours ÉcoWatt rouge, les agents seront aussi amenés à travailler en horaires décalés. Stanislas Guerini a ajouté que l’eau ne serait plus nécessairement chauffée dans les sanitaires et qu’il faudrait se laver les mains à l’eau froide, en prenant comme exemple l’Allemagne, qui a annoncé il y a plusieurs semaines que l’eau chaude serait coupée dans les toilettes des bâtiments publics.

… et dans le privé

Le ministre délégué au Logement, Olivier Klein, a mis l’accès sur le seuil des 19°C, en insistant sur l’importance de massifier les outils de contrôles (thermostats, programmateurs de chaudière, etc.). L’achat de thermostats programmables sera justement incité avec « un accompagnement jusqu’à 65 euros par ménage ». Le ministre a aussi évoqué la possibilité de réduire la période de chauffe (généralement du 15 octobre au 15 avril) de deux semaines en fonction de la météo. Si celle-ci est favorable, la période de chauffe pourrait ainsi débuter le 1er novembre et s’achever début avril. Les professionnels des grandes et moyennes surfaces commerciales, ainsi que ceux du commerce de détail, ont par ailleurs pris différents engagements, notamment celui de fermer les portes extérieures des magasins pour éviter le gaspillage.

Maîtriser l’éclairage

Le gouvernement a appelé à une gestion plus responsable des éclairages, par exemple en recommandant de diminuer les temps d’éclairage ou d’ajuster l’intensité de l’éclairage. Un « fonds vert » verra d’ailleurs le jour en 2023 pour soutenir les investissements des collectivités, par exemple pour passer à un éclairage LED. Un décret paru jeudi au Journal officiel a par ailleurs acté l‘interdiction des publicités lumineuses entre 1h et 6h du matin partout, à l’exception des aéroports, gares et stations de métro. Certains acteurs privés ont pris des engagements. Le monde du football et du rugby ont acté la réduction du temps d’éclairage de 50 % pour les compétitions en journée et de 30 % en soirée. Les exploitants de cinéma diminueront aussi l’éclairage, notamment lorsque des salles sont inoccupées.

Inciter au covoiturage

Le ministre délégué aux transports, Clément Beaune, a annoncé qu’un bonus covoiturage serait mis en place d’ici janvier 2023 pour inciter les Français à « prendre cette habitude ». Il a en effet indiqué que si la pratique était courante pour les longs trajets, le covoiturage restait « très peu (utilisé) pour les transports du quotidien ». On dénombre pas moins de 50 millions de sièges libres dans les voitures circulant tous les jours.

Appuyer sur la pédale de frein

Les fonctionnaires sont appelés à limiter leur vitesse et à rouler à 110 km/h plutôt qu’à 130 km/h lors des déplacements professionnels effectués avec des véhicules de service. Stanislas Guerini a aussi annoncé vouloir renforcer les formations à l’écoconduite. Toujours dans l’optique de réduire la consommation de l’Etat et ses opérateurs, estimée à 20 TWh par an, soit autant que l’ensemble des Parisiens sur une année.


Notre dossier sobriété énergétique

« Chaque geste compte »

Une campagne de communication intitulée « Chaque geste compte » sera diffusée à partir de lundi prochain, et jusqu’en février 2023. Elle insistera sur cinq « gestes clés » : régler son chauffage à 19°C maximum, régler son chauffe-eau à 55°C et rester moins longtemps sous la douche, éteindre tous ses appareils en marche ou en veille lorsqu’ils ne sont pas utilisés, décaler l’utilisation des appareils électriques en dehors des périodes de pointe et enfin installer un thermostat programmable. « La mobilisation générale est lancée », a annoncé Agnès Pannier-Runacher, en rappelant que ces principes relevaient « du bon sens, au service de la planète et de notre indépendance énergétique ».