Interview Elisabeth Borne : « On décidera d’ici la fin de la semaine pour les retraites »
explications•La Première ministre n’exclut pas un recours au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites20 Minutes avec AFP
Interviewée ce lundi matin sur BFMTV et RMC, la cheffe du gouvernement Elisabeth Borne est revenue sur plusieurs sujets chauds du moment.
La réforme des retraites
« Le président de la République, moi-même et la majorité considèrent que cette réforme [des retraites] est prioritaire », affirme la Première ministre. Elisabeth Borne promet « la recherche du compromis » sans exclure le recours au 49.3 qui est, d’après elle « un des outils qui est à la disposition du gouvernement si on constate une situation de blocage ».
La décision de l’exécutif sur la méthode envisagée pour la réforme des retraites sera rendue publique « d’ici la fin de la semaine », a-t-elle promis. « On a prévu avec le président de la République d’avoir un échange cette semaine avec les ministres concernés et les responsables de la majorité. (…) Avec le président de la République, on décidera d’ici la fin de la semaine », et « on fera part » de cette décision. Parmi les pistes envisagées par l’exécutif figurent un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale et un projet de loi ad hoc.
« La France a un modèle social unique au monde [mais] on ne pourra le financer durablement qu’à condition de produire collectivement plus de ressources pour financer notre système social et de travailler collectivement davantage », a-t-elle jugé. Elle affirme toutefois que le blocage ne « viendra pas de [sa] part » si blocage il y a et qu’elle privilégiera le « dialogue ».
Pouvoir d’achat
Le prix du paquet de cigarettes « va augmenter comme l’inflation », a prévenu la Première ministre. « Compte tenu de l’impact sur la santé du tabac, je pense que ça serait plus compréhensible et donc on a prévu en effet d’indexer le prix du paquet de cigarettes sur l’inflation », a annoncé Elisabeth Borne.
Extrême droite au pouvoir en Italie
Alors que les Italiens viennent de désigner leur nouveau gouvernement, qui sera issu de la droite et de l’extrême droite, désormais majoritaire, Elisabeth Borne a indiqué que la France sera attentive au « respect » des droits humains et de l’avortement. « Bien évidemment on sera attentif, et [avec] la présidente de la Commission européenne [Ursula von der Leyen], à ce que ces valeurs sur les droits de l’Homme, sur le respect des uns et des autres, notamment le respect du droit à l’avortement, soient respectées par tous ».
Toutefois, la Première ministre a refusé de « commenter le choix démocratique du peuple italien ». Interrogée afin de savoir si le gouvernement était prêt à travailler avec Giorgia Meloni, la présidente des Frères d’Italie, un parti d’extrême droite, elle a refusé de se prononcer. « Il ne faut pas brûler les étapes. Je ne vais pas commenter le choix démocratique du peuple italien. Il appartient au président de la République [italien] de désigner le président ou la présidente du Conseil », a-t-elle souligné.
Les labos pharmaceutiques « mettront la main à la pâte »
Le budget de la Sécu pour 2023 « demande des efforts aux laboratoires pharmaceutiques », a indiqué lundi la Première ministre Elisabeth Borne, mettant en avant leur « chiffre d’affaires important du fait de la crise sanitaire ». « Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, présenté ce matin » en Conseil des ministres « demande des efforts aux laboratoires pharmaceutiques », a-t-elle déclaré.
La Première ministre n’a pas précisé le montant, ni les modalités de cette contribution, mais « ils mettront la main à la pâte, a-t-elle insisté. On peut tous constater qu’ils ont réalisé un chiffre d’affaires important du fait de la crise sanitaire et donc aujourd’hui, je pense que c’est important qu’ils participent à l’effort ».