CIGARETTESFace à la flambée du trafic de tabac, l’Etat met le paquet à Montpellier

Montpellier : Face à la flambée du trafic de tabac, l’Etat met le paquet

CIGARETTESCe vendredi, la préfecture, le parquet et les forces de l’ordre ont signé une convention, durcissant encore un peu plus le ton
Nicolas Bonzom

N.B.

L'essentiel

  • Montpellier est « très impacté » par les trafics de tabac, assure Hugues Moutouh, préfet de l’Hérault. Le quartier Gambetta est notamment particulièrement touché.
  • Ce vendredi, les services de l’Etat, les forces de l’ordre et le parquet ont, une fois encore, durci le ton, face à ces trafics de tabac de contrebande.
  • Si Montpellier est si touché par le trafic de cigarettes, c’est pour sa proximité avec l’Espagne, où le tabac est moins cher. Mais aussi avec le port de Sète.

«Ça se passe devant les boutiques… Partout. Les gens sont résignés, désespérés. Ils subissent. » En novembre dernier, un habitant, engagé dans le comité de quartier de Gambetta, à Montpellier (Hérault), confiait à 20 Minutes son exaspération, face aux deals, notamment de paquets de cigarettes de contrebande, qui gangrènent le faubourg. « Il y a quinze ans, ce n’était pas comme ça », soupirait ce Montpelliérain.

Dans la capitale héraultaise, les coups de filet sont nombreux. Depuis le début de l’année, pas moins de 16 tonnes de tabac ont été saisies par les douanes, dans le secteur de Montpellier. Et, en ville, une trentaine d’épiceries de nuit ont dû se soumettre à une fermeture administrative, pour avoir vendu, illégalement, des cigarettes. Montpellier est « très impacté » par ces trafics, assure Hugues Moutouh, le préfet de l’Hérault.



« Cela favorise les affrontements »

Ce vendredi, à l’occasion de la signature d’une convention, les services de l’Etat, les forces de l’ordre et le parquet ont, une fois encore, durci le ton, face à ces trafics de tabac. Qui n’ont rien d’anodin, assurent-ils tous. Car ils génèrent notamment, note Fabrice Bélargent, le procureur de la République de Montpellier, un véritable « sentiment d’insécurité sur la voie publique ». « Cela favorise les affrontements, c’est une guerre de territoires », pointe Yannick Blouin, le patron des policiers de l’Hérault, qui évoque l’implication dans ces trafics de tabac de « mineurs non accompagnés » ou des « personnes sous le coup d’une OQTF » [Obligation de quitter le territoire français].

« La lutte contre le trafic de cigarettes est importante, parce que les réseaux criminels qui les organisent financent également le trafic de drogues, la prostitution, et parfois, on le sait, participent indirectement, ou directement, dans certains pays, au financement d’activités terroristes », pointe Hugues Moutouh. Si Montpellier est si touché par le trafic de cigarettes, c’est pour sa proximité avec l’Espagne, où le tabac est moins cher. Mais aussi avec le port de Sète, « où il y a, trop souvent, des conteneurs avec des produits venant, notamment, du Maghreb, ou de Turquie ». Des cigarettes que l’on retrouve ensuite, note le représentant de l’Etat, « dans la rue ».