Uber Eats, qui compte près de 60.000 livreurs actifs en France, a annoncé ce mardi avoir déconnecté près de 2.500 comptes de livreurs identifiés comme frauduleux. Un « audit minutieux » avait été effectué sur la plateforme de livraison début 2022.

« Nous avons ainsi identifié des utilisations frauduleuses de notre application et avons pris action en désactivant ces comptes tout en mettant en place une procédure d’appel à laquelle les livreurs suspendus peuvent recourir », a déclaré un porte-parole d’Uber Eats. « Nous avons tenu au courant de nos actions l’ensemble des parties prenantes », dont le gouvernement et les syndicats.

Une régularisation unifiée

« C’est un scandale à bas bruit », a cependant réagi la CFDT dans un communiqué signé avec l’organisation de travailleurs Union-Indépendants. « Uber Eats jette ainsi violemment des milliers de personnes dans une extrême précarité. » Les deux syndicats demandent « un réexamen de la situation » de certains travailleurs sans papiers « qui n’ont d’autre choix que de travailler sous alias pour survivre ».

Réunis en septembre 2021 par le gouvernement pour mieux lutter contre la fraude, les quatre principaux acteurs de la livraison de repas (Uber Eats, Deliveroo, Stuart et Frichti) ont annoncé en avril la signature d’une charte spécifique afin de définir les standards des systèmes de détection et de contrôle des livreurs et la régularité des vérifications.

Uber Eats rappelle avoir mis en place en décembre 2019 un système d’identification en temps réel pour contrôler les livreurs et, en 2021, une fonctionnalité liée à la surveillance des cartes d’identité. « Aujourd’hui, les travailleurs illégaux employés en tant que salariés voient cet élément pris en compte pour leur régularisation. Or, les travailleurs indépendants ne bénéficient pas de ce dispositif », déplore encore Uber Eats.