Procès de l’attentat de Nice : Une association exige des « réponses » sur les prélèvements d’organes sur des victimes
EXPLICATIONS•L’association Promenade des Anges a appelé à témoigner le procureur François Molins lors du procès de l’attentat de Nice du 14-juillet qui s’ouvre lundi pour avoir des « explications » sur plusieurs de victimes qui ont été « dépouillées de leurs organes »20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Lundi s’ouvre le procès de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice qui a fait 86 morts sur la promenade des Anglais.
- Une association de victimes a appelé le procureur François Molins à témoigner pour avoir des « réponses » sur des prélèvements d’organes qui ont été faits sur plusieurs victimes.
- D’après Me Virginie Le Roy, ces prélèvements « n’étaient pas justifiés » et « sont intervenus de manière totalement disproportionnée » puisque parfois « la totalité des organes ont été prélevés ».
L’association Promenade des Anges veut « comprendre ce qui s’est passé ». Selon Me Virginie Le Roy, un des conseils de cette association de victimes de l' attentat du 14 juillet 2016 à Nice, plusieurs corps de victimes auraient été « dépouillés de leurs organes ». L’association a alors appelé à témoigner, au cours du procès de l'attentat qui s'ouvre lundi, le procureur François Molins, à l’époque en charge des affaires de terrorisme au niveau national, pour obtenir des « réponses » sur ces prélèvements d’organes, selon elle, « non justifiés ».
« Nous n’avons jamais obtenu d’explications justifiant la nécessité de ces prélèvements massifs, et donc nous avons fait citer le procureur Molins, qui viendra déposer devant la cour d’assises et duquel nous attendons des réponses pour comprendre ce qui s’est passé, a indiqué l’avocate, samedi à Nice, lors d’une conférence de presse. Il y a plusieurs victimes, dont des enfants, dont on s’est aperçu a posteriori, et après leur inhumation, sans que les familles aient été averties, qu’elles avaient été dépouillées de leurs organes, que lors de l’autopsie des prélèvements avaient été effectués ».
Une quinzaine de victimes seraient concernées
D’après Me Virginie Le Roy, ces prélèvements « n’étaient pas justifiés » et « sont intervenus de manière totalement disproportionnée » puisque parfois « la totalité des organes ont été prélevés ». Selon Stéphane Erbs, coprésident de l’association Promenade des Anges, qui a perdu son épouse dans l’attentat, une quinzaine de victimes seraient concernées par ces prélèvements d’organes.
La seule explication qui avait alors été donnée aux parents des victimes concernées l’avait été par le parquet de Nice. Celui-ci avait indiqué, selon cette avocate, que ces prélèvements étaient intervenus pour se prémunir d’une éventuelle action en justice sur les modalités de la prise en charge hospitalière. « C’est incongru car les réquisitions qui ont ordonné les autopsies ont été prises dans le cadre d’un attentat terroriste, et ces réquisitions n’avaient qu’un seul but, déterminer les causes de la mort », a-t-elle argumenté, ajoutant que, d’après elle, ces réquisitions précisaient clairement de n’effectuer de prélèvement des viscères que si nécessaire.
« Cette explication n’a aucun sens, ou alors tout un chacun qui sort de l’hôpital se voit dépouiller de quelques attributs pour nourrir les dossiers juridiques des établissements hospitaliers », a encore remarqué Me Le Roy.
A partir de lundi, huit accusés sont jugés devant la cour d’assises spéciale de Paris pour ce procès terroriste prévu pour durer jusqu’à la mi-décembre.