RELIGIONAu siège des Petites Sœurs des pauvres, l’œuvre de Jeanne Jugan se perpétue

Bretagne : A la maison mère des Petites Sœurs des pauvres, l’œuvre de Jeanne Jugan perdure

RELIGIONUne statue de la religieuse, béatifiée en 1982 et canonisée en 2009, sera inaugurée ce dimanche à la vallée des Saints
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • Une statue de Jeanne Jugan, fondatrice des Petites Sœurs des pauvres, sera inaugurée ce dimanche à la vallée des Saints en Bretagne.
  • Fondée en 1839, la congrégation religieuse a sa maison mère à Saint-Pern près de Rennes.
  • C’est dans ce domaine de 40 hectares que les religieuses sont formées avant de partir en mission aux quatre coins de la planète.

Une sainte parmi les saints. Ce dimanche, Jeanne Jugan va rejoindre la vallée des Saints, en plein cœur de la Bretagne, avec une statue de granit haute de trois mètres à son effigie qui sera inaugurée puis bénite par Monseigneur Pierre d’Ornellas, l’archevêque de Rennes. Avant cela, la statue s’est offert ces dernières semaines un périple qui l’a conduite dans les différents lieux où la religieuse a vécu dans la région. A Cancale tout d’abord, petit port qui l’a vue naître le 25 octobre 1792. Puis à Saint-Pern, commune rurale située à une demi-heure de Rennes, où elle est décédée le 29 août 1879 à l’âge de 86 ans.

La statue de Jeanne Jugan avant son départ pour la Vallée des Saints.
La statue de Jeanne Jugan avant son départ pour la Vallée des Saints.  - Les Petites s?urs des pauvres

C’est là, sur le site de la Tour Saint-Joseph, que l’œuvre de la fondatrice des Petites Sœurs des pauvres se perpétue près de 150 ans après sa mort. Acquis en 1856, ce vaste domaine de près de quarante hectares est la maison mère de cette congrégation religieuse internationale. Dans ses murs, la figure de Jeanne Jugan est omniprésente. Son tombeau y repose ainsi depuis 1936 dans une crypte et une salle d’exposition lui est entièrement consacrée. « Nous sommes ses héritières », assure sœur Maria Colomba.

Une congrégation présente dans 31 pays

Originaire de Corée du Sud, la religieuse a rejoint il y a plusieurs dizaines d’années la congrégation pour « accueillir et accompagner des personnes âgées sans ressources dans leur fin de vie ». Une mission au service des plus pauvres que Jeanne Jugan avait entrepris en accueillant des vieillards chez elle puis dans un ancien couvent. L’œuvre de la religieuse bretonne, béatifiée en 1982 par le pape Jean-Paul II et canonisée en 2009 par Benoît XVI, est aujourd’hui mondialement connue.

Sa congrégation des Petites Sœurs des pauvres est aujourd’hui présente dans 31 pays sur cinq continents. Au quotidien, ce sont près de 1.700 religieuses qui œuvrent pour faire vivre les 165 maisons de retraite que les Petites Sœurs des pauvres gèrent en France et aux quatre coins de la planète. Cette dimension internationale se retrouve d’ailleurs à Saint-Pern où des religieuses venues du monde entier viennent pendant un an parachever leur formation avant de prononcer leurs vœux perpétuels. « Chasteté, obéissance, pauvreté et hospitalité », énumère sœur Maria Colomba, habillée d’une robe noire et coiffée d’un voile gris.

Une crise des vocations

Mais comme dans toute l’Eglise catholique, la congrégation est également confrontée depuis plusieurs années à une crise des vocations, entraînant la fermeture de certaines maisons d’accueil. « Il n’y a plus le sens du sacrifice, du partage et de la gratuité dans la société aujourd’hui », regrette la religieuse, qui s’occupe de la communication de la congrégation.

Malgré ces temps difficiles, les sœurs n’ont pas perdu leur bonne humeur, affichant dans les longs couloirs de la maison mère de larges sourires quand elles se croisent. « C’est comme une famille ici, nous sommes tout le temps ensemble », souligne sœur Maria Colomba. Ce dimanche, leur joie devrait être encore plus profonde pour honorer la mémoire de leur grande sœur des pauvres.