14-JUILLETAnnulation du feu d’artifice de Strasbourg pour des raisons de sécurité ?

Strasbourg : Sans solution d'hébergement pour les migrants, « il n’y aura pas de feu d’artifice »

14-JUILLETLe camp de fortune qui « abrite » des migrants depuis des mois aux pieds de la mairie et de l’Eurométropole de Strasbourg est menacé d’expulsion mardi. Il est situé à proximité immédiate d’où le feu d’artifice du 14 juillet doit être tiré
Gilles Varela

Gilles Varela

Difficile de ne pas l’apercevoir, difficile aussi de ne pas prévoir ce qui allait se passer… Depuis quatre mois, près de 70 migrants ont trouvé refuge sous des tentes précaires place de l’Etoile à Strasbourg, juste à côté de la station où les bus touristiques déposent leurs passagers. Un emplacement symbolique car situé au pied du bâtiment administratif de l’Eurométropole et de la mairie.

Si de nombreux camps sauvages, bien souvent cachés pour éviter les expulsions, existent tout autour de la ville, celui de l’Etoile a le mérite d’alerter et d’interroger sur la situation de ces familles plongées dans un désarroi total. Aussi, ce fût comme un coup tonnerre lorsqu’ils ont appris que les lieux seraient évacués par la police mardi en fin d’après-midi, pour des raisons de sécurité, le lieu étant a proximité immédiate du feu d’artifice tiré pour le 14-juillet.

Une « ville de gauche qui se dit ville accueillante »

« Entre le choix d’un feu d’artifice et les conditions de vies inacceptables de ces personnes, il n’y a pas de choix à faire, c’est priorité à la vie humaine », criait une Strasbourgeoise ce lundi matin à l’adresse d’élus. Une cinquantaine de personnes rassemblées à l’appel du collectif D’ailleurs Nous Sommes d’Ici 67 se sont mobilisées pour demander des comptes et « une solution concrète » à la collectivité. Une « ville de gauche qui se dit ville accueillante », ironisent même certaines personnes dans la foule. Un courrier avait parallèlement été envoyé par le collectif à la préfecture avec les mêmes doléances, trouver rapidement des solutions pérennes d’hébergement pour ces migrants, principalement macédoniens mais aussi d’Europe de l’Est, d’Afghanistan ou de Syrie.

La vice présidente Marie Dominique Dreyssé (à droite) devant le rassemblement. Strasbourg le 11 07 2022
La vice présidente Marie Dominique Dreyssé (à droite) devant le rassemblement. Strasbourg le 11 07 2022  - G. Varela / 20 Minutes

La ville a un « devoir de sécurité vis-à-vis des habitants », rappelle le collectif. Elle indique dans un communiqué publié samedi avoir « engagé les procédures nécessaires afin de procéder à leur mise à l’abri ». La collectivité souligne également « assurer un accès aux toilettes et à l’eau potable 24 heures/24 » et être à la recherche de solutions pérennes et dignes d’hébergement avec l’ensemble des partenaires, tout en rappelant les responsabilités de l’Etat.

Campement parc de l?Etoile à Strasbourg le 11 juillet 2022
Campement parc de l?Etoile à Strasbourg le 11 juillet 2022 - G. Varela / 20 Minutes

Ce lundi matin, Marie-Dominique Dreyssé, 17e vice-présidente de l’Eurométropole, s’est adressée à la foule et indiqué qu’il « n’y avait pour l’instant » pas de proposition concrète pour mardi. Sans solution trouvée, « il n’y aura pas de feu d’artifice », a annoncé l’élue. Une petite délégation de militants et de familles du camp de l’Etoile a par la suite été reçue à l’Eurométropole. Un relogement éventuel dans un gymnase est évoqué, loin de satisfaire les espérances.