Toujours plus de détenus, les prisons surchargées

Prisons : Le nombre de détenus encore en hausse au 1er juin, au-delà des capacités carcérales

SURBOOKINGIl y a deux ans, la France avait été condamnée par la CEDH pour son surpeuplement carcéral chronique
20 Minutes avec AFP

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71.678. C’est le nombre de détenus en France au 1er juin, pour 60.703 places opérationnelles en prison. Soit une densité carcérale de 118,1 %, un chiffre qui ne cesse de grandir. Au 1er mai, le nombre de détenus s’établissait à 71.038. Le seuil symbolique des 70.000 détenus avait été franchi au 1er mars, pour la première fois depuis le début de l’épidémie de Covid-19.

Sur une année, on dénombre 5.087 détenus en plus, soit une croissance de 7,6 % de la population carcérale. Selon les données statistiques du ministère de la Justice, 14.418 détenus sont actuellement en surnombre par rapport aux places disponibles dans les établissements pénitentiaires. La densité carcérale grimpe à 140 % dans les maisons d’arrêt où sont incarcérés les détenus en attente de jugement – présumés innocents – et ceux condamnés à de courtes peines. Quarante-quatre prisons françaises affichent une densité supérieure ou égale à 150 % et inférieure à 200 %. Dans cinq établissements, la densité carcérale dépasse les 200 %.

Près de 2.000 détenus dorment par terre

En raison de cette surpopulation, 1.885 prisonniers sont contraints de dormir sur des matelas posés à même le sol. Ils étaient 908 dans ce cas au 1er juin 2021. Parmi les détenus, 19.054 sont des prévenus, incarcérés dans l’attente de leur jugement. Au total, 87.650 personnes étaient placées sous écrou au 1er juin, dont 15.972 non détenues faisant l’objet d’un placement sous bracelet électronique (15.246) ou à l’extérieur (726). Le nombre de femmes écrouées (3,6 % de la population carcérale totale) et celui des mineurs (0,8 %) sont stables par rapport au 1er mai et en légère baisse sur un an.

L’Observatoire international des prisons (OIP) et Amnesty International ont récemment appelé la France à rendre ses prisons dignes en mettant en œuvre en urgence un plan national d’actions contre la surpopulation carcérale, qui atteint des niveaux records. Deux ans après la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour ses conditions de détention indignes et un surpeuplement chronique, l’OIP s’était alarmé de « l’inefficacité des mesures prises par les pouvoirs publics » pour se mettre « en conformité » avec cette décision.