Angers : Absence de sherpa, Wifi et camp de base... Pascal Denoël raconte sa glaciale ascension en Alaska
AVENTURE•Le dirigeant du groupe technologique angevin Zekat a réussi l’ascension du sommet du Denali en Alaska, tout début juin, après quinze jours d’effortsDavid Phelippeau
L'essentiel
- Après l’Aconcagua (Argentine), le Vinson (Antarctique), l’Elbrouz (Russie) et le Kilimandjaro (Tanzanie), Pascal Denoël, PDG du groupe ZEKat, a réussi fin mai-début juin l’ascension du Denali en Alaska.
- Une « vraie aventure » réalisée dans un froid glacial et en totale autonomie.
Et de cinq. Pascal Denoël, l’entrepreneur angevin, à la tête du groupe industriel angevin ZeKat, a grimpé cinq des « seven summits », les plus hautes montagnes de chaque continent (il a déjà à son actif l’Aconcagua en Argentine, le Vinson en Antarctique, l’Elbrouz en Russie et le Kilimandjaro en Tanzanie). Le dernier en date : le Mont Denali, en Alaska, le plus haut sommet d’Amérique du Nord. Une ascension réalisée du 17 mai au 3 juin, avec trois autres alpinistes. « Le Denali, c’est réputé pour être la deuxième ascension la plus difficile après l’Everest, explique Pascal Denoël, âgé de 58 ans. On a vécu une vraie aventure. » Qui prend tout son sens quand l’Angevin énumère les difficultés rencontrées pendant ses dix-huit jours d’ascension dont treize jours de marche.
« On est partis sans sherpa déjà. Il n’y avait pas de Wifi, j’avais seulement un téléphone satellite qui me permettait d’envoyer quelques SMS. On était en totale autonomie. On était maîtres de notre stratégie d’ascension avec l’absence de camp de base ! » Le Denali est exigeant « pour l’engagement » et « la débrouillardise » que l’ascension réclame. « On a fait 103 km de marche sur la glace avec nos affaires. » Dans celles-ci, des pelles et des scies à neige ! Car le froid est glacial là-bas. « Le taux d’échec au Denali est de 50 % en raison de la météo », avoue le chef d’entreprise du Maine-et-Loire. Pascal et ses acolytes – vêtus d’un sous-pantalon et d’un bonnet jour et nuit – ont heureusement plutôt été épargnés de ce côté-là.
Il veut réaliser un film sur cette ascension
« On a eu de la chance, on a eu une belle fenêtre météo. Il a fait - 18 C° au sommet avec 30 km/h de vent, ce qui donnait un ressenti de – 25 C°. Il peut pourtant faire jusqu’à – 40 C° là-bas. D’ailleurs, au-delà de 35 km/h de vent, on ne peut pas y aller… » Cette fois-ci, et même si quelques jours après son arrivée, Pascal Denoël garde encore des stigmates de la grande fraîcheur de son périple («mes mains sont encore fatiguées, certains vaisseaux ont éclaté »), l’Angevin a donc eu davantage de chance avec les conditions météorologiques. Des fortes chutes de neige l’avaient empêché en effet il y a un peu plus d’un an de réussir l’ascension de l’Everest sans oxygène.
En attendant, Pascal Denoël envisage de faire un film de cette aventure « à cheval entre l’expédition polaire et l’ascension montagneuse ». « C’est la plus belle montagne que j’ai vue, conclut cet habitué des challenges extrêmes qui se surpassent « pour le plaisir » et « pour la Fondation Seve » (Savoir être et vivre ensemble). Au sommet, vous voyez très loin les montagnes de l’Alaska. On n’arrêtait pas de se dire entre nous : "Qu’est-ce qu’on est privilégiés ! Qu’est-ce qu’on est privilégiés !" »