Covid-19 à Nice : Eurofins « condamne fermement des agissements individuels » dans l’affaire des faux tests négatifs
ENQUETE•Trois responsables de laboratoires du réseau Eurofins Labazur sont poursuivis pour avoir délivré des tests négatifs du Covid-19 sans aucune analyse des prélèvements. Leur procès a été renvoyé au 9 décembreFabien Binacchi
L'essentiel
- L’affaire des tests négatifs du Covid-19 envoyés sans aucune analyse sera finalement jugée le 9 décembre à Nice, l’audience ayant été ajournée.
- Trois anciens responsables de laboratoires du réseau Eurofins Labazur sont poursuivis pour faux, usage de faux, escroquerie et mis en danger d’autrui.
- Dans un communiqué, la société assure « condamner fermement […] ces agissements individuels délictueux » et précise que « les patients concernés ont été à l’époque individuellement contactés ».
Révélée en début de semaine par 20 Minutes, l’affaire des tests négatifs du Covid-19 envoyés sans aucune analyse sera finalement jugée le 9 décembre à Nice. L’audience correctionnelle programmée lundi a fait l’objet d’un renvoi à la demande d’un des trois prévenus, d’anciens responsables de laboratoires du réseau Eurofins Labazur poursuivis notamment pour mise en danger d’autrui, indique la société ce mardi. Elle confirme également s’être « constituée partie civile ».
Dans un communiqué, elle assure « condamner fermement […] ces agissements individuels délictueux » et précise que « les patients concernés ont été à l’époque individuellement contactés selon un protocole établi en concertation avec l’Agence régionale de santé ». Au total, les enquêteurs ont relevé 497 résultats de dépistage négatifs pour lesquels les prélèvements n’ont pas été traités, entre le 1er septembre et le 8 octobre 2020 à Nice, Peymeinade et également Montauroux, dans le Var.
Les prévenus ont été révoqués ou ont démissionné
Dans ce lot de patients, certains étaient bien positifs au nouveau coronavirus sans en être alertés et ont pu contribuer à propager la maladie. Parmi les trois responsables mis en cause, également poursuivis pour faux, usage de faux et escroquerie, l’un avait été « révoqué immédiatement de ses fonctions » et les deux autres avaient rapidement démissionné, selon Eurofins Labazur.
En plus d’une plainte déposée auprès du procureur de la République, le réseau de laboratoires et certains de ses biologistes avaient également saisi l’Ordre national des pharmaciens. L’organisme « a d’ores et déjà condamné le principal biologiste prévenu à une interdiction définitive d’exercer la pharmacie », une décision « dont il a interjeté appel », précise encore la société.
A l’époque, ils avaient à gérer « un flux colossal de patients »
Sollicité par 20 Minutes, Me Romain Guerinot, avocat de la défense, explique que les labos faisaient alors « face à un flux colossal de patients, à la pression et au manque de moyen ». Les faits reprochés se seraient, selon lui, concentrés « uniquement sur deux jours ». A l’époque, l’Agence régionale de santé Paca évoquait bien « une embolisation des laboratoires de biologie médicale, rallongeant les délais de rendez-vous et de rendus des résultats ».
Mais pas de quoi se livrer à tels agissements, selon l’entreprise Eurofins Labazur. Elle espère, dit-elle, que « ces faits n’occultent pas le professionnalisme et l’engagement total de ses collaborateurs et responsables de laboratoires ».
La Caisse primaire d’assurance maladie s’est également constituée partie civile. Selon Nice-Matin, le préjudice avoisinerait les 25.000 euros.