Une marche blanche en hommage à Marie, tuée par son mari à Rennes

Rennes : Une marche blanche en hommage à Marie, tuée par son mari

FÉMINICIDEÂgée de 45 ans, Marie a été étranglée devant ses deux filles par son mari, déjà condamné à de la prison pour des faits de violences conjugales
Camille Allain

C. A.

L'essentiel

  • Une marche blanche aura lieu ce samedi à Rennes en hommage à Marie, victime d’un féminicide devant ses deux enfants.
  • Alors que le mari et principal suspect avait déjà été condamné pour violences conjugales, les organisateurs demandent aussi l’ouverture à Rennes d’une structure capable de répondre à ce type de problématique.

«Pour Marie, et pour toutes les autres, nous continuons de lutter ». Ce samedi 23 avril, une marche blanche est organisée à 17 heures sur la dalle Kennedy, à Rennes. C’est ici, au cœur du quartier Villejean, que le corps sans vie de Marie a été découvert le mardi 12 avril 2022. Âgée de 45 ans, cette mère de famille aurait été étranglée par son mari en présence de deux de leurs filles, âgées de 8 et 9 ans. Ces dernières ont d’abord été hospitalisées, avant de faire l’objet d’une ordonnance de placement provisoire. Récidiviste, le mari avait déjà été condamné à une peine de prison pour des faits de violences conjugales et avait interdiction d’entrer en contact avec la victime. Il a reconnu les faits et a été incarcéré.

Organisée par le collectif Nous Toutes 35 et l’association Kuné à laquelle appartenait Marie, la marche blanche devra « honorer sa mémoire et soutenir les proches de Marie ». Mais elle portera aussi un message revendicatif : « Combien de meurtres faudra-t-il pour que ça bouge à Rennes ? », interroge le collectif. Ce dernier ajoute que « depuis longtemps, avec les organisations féministes, nous demandons que s’ouvre à Rennes une maison de la Femme capable de répondre très exactement à ce type de situation ».

Née au Congo où elle s’était mariée, Marie avait rejoint la France avec son époux en 2012. L’année suivante, elle avait déposé une première plainte pour violences conjugales, classée sans suite. En 2019, elle avait de nouveau déposé plainte contre son mari après un épisode très violent. L’ancien judoka l’avait frappée à plusieurs reprises, notamment au visage. Il avait été condamné à un an et demi de prison, dont huit mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pendant deux ans. Il avait interdiction d’entrer en contact avec la victime.

Incarcéré au centre pénitentiaire de Rennes-Vezin entre le 16 décembre 2019 et le 8 juillet 2020. Il était depuis suivi par le service de probation et d’insertion dans le cadre d’un sursis probatoire qui devait prendre fin le 8 juillet.