Toulouse : Ils inventent un piège à moustiques connecté et déguisé en jardinière
LEURRE•C’est de saison, une start-up toulousaine commercialise son piège à moustiques high-tech et design. Cette jardinière connectée et plutôt écolo reproduit la respiration humaine pour tromper les envahisseursHélène Ménal
L'essentiel
- La start-up toulousaine Ma boîte à Moustique est prête à commercialiser un piège efficace contre le moustique-tigre qui gâche les moments conviviaux.
- Sa pseudo-jardinière reproduit la respiration humaine pour mieux aspirer les moustiques.
- Le concept est connu mais cet appareil, conçu par deux amis ingénieurs, fonctionne au biogaz et peut être piloté à distance.
Nul ne sait encore si le coup de gel tardif va retarder l’arrivée des moustiques, et du plus agaçant d’entre eux, le moustique-tigre. Mais à Toulouse comme ailleurs, l’humidité ambiante n’est pas de bon augure et les premiers barbecues perturbés se profilent. La start-up toulousaine Ma boîte à Moustique est sur le pied de guerre, prête à déployer ses ailes pour fournir pour la première fois à l’échelle industrielle son piège aux allures de banales de jardinière design qui se transforme en véritable aspirateur à insectes.
L’appareil utilise un concept de biomimétisme déjà éprouvé dans la lutte contre les moustiques-tigres : en dégageant du CO2 – mais aussi une légère odeur s’apparentant à la transpiration « sans être incommodante », il reproduit la respiration humaine et allèche les importuns qu’il avale goulûment. Du déjà-vu ? « Mais notre appareil est le premier à ne pas utiliser de gaz fossile. Il fonctionne avec des bonbonnes de biogaz issus de déchets agricoles », souligne Guillaume Lombart. L’ingénieur de 35 ans s’est lancé dans la démoustication avec Romain, un copain de promotion, au détour d’une rando dans les Pyrénées durant laquelle la conversation s’est cristallisée sur leurs difficultés respectives à profiter de leurs jardins. « Nous nous sommes documentés, avec l’ambition de produire en circuit court avec un meilleur bilan carbone », dit-il. Deux ans plus tard, ils sont prêts : les appareils sont fabriqués près de Grenoble, la patrie de Guillaume, et Ma boîte à moustique est « accélérée » à Toulouse, celle de Romain, dans l’incubateur régional Nubbo.
1.000 euros l’appareil… pour l’instant
L’appareil, breveté, a été testé durant la saison 2021 chez ses inventeurs et des volontaires. « Nous pouvons garantir une efficacité de 80 à 85 % sur la population de moustiques dans un rayon de 15 à 20 mètres », assure le cofondateur. L’appareil est vendu dans les 1.000 euros et le service comprend les conseils pour l’installer dans l’endroit le plus stratégique de la terrasse ou du jardin. Le leurre « jardinière » est aussi connecté. Via une appli, il envoie des notifications sur le smartphone de son propriétaire quand la bouteille de biogaz commence à s’épuiser. « Il est aussi réglable à distance en fonction de la météo », ajoute Guillaume Lombart. Pour l’heure, via les professionnels partenaires comme les paysagistes, Ma boîte à Moustique vise le marché des professionnels : cafetiers, restaurateurs ou collectivités locales pour lesquelles la prévention ne suffit plus dans les cours d’école ou les cimetières infestés. Mais elle fournit aussi les particuliers, « sur devis », et étudie d’ores et déjà la fabrication d’appareils de série à un prix plus abordable. Et même un modèle alimenté à l’énergie solaire.