OLÉQu’est-ce qui fait rêver les apprentis toreros ?

Qu’est-ce qui fait rêver les apprentis toreros ?

OLÉIls sont douze à l’école taurine d’Arles à se rêver en costume de lumière au milieu d’une arène et face à un taureau d’une demi-tonne. Mais qu’est-ce qui les anime ?
On a discuté de ce qui fait rêver les apprentis toréros
Alexandre Vella

Alexandre Vella

Bien sûr, il y a la peur. Celle des mères, d’abord. Comme Alexandra, la mère de Lysio, un apprenti torero de 13 ans, qui a fait une démonstration face à un veau et sans mise à mort ce jour-là, à Arles, dans le cadre de la féria. « J’ai peur, confie-t-elle sans fard. Mais c’est sa vraie passion. Et j’ai de la fierté aussi ! » Fierté de voir son enfant dominer un taureau, qui adulte et dans l’arène pour les corridas, pèse près d’une demi-tonne.

Comme Lysio, ils sont douze à l’école taurine d’Arles à se rêver en costume de lumière. Mehdi Savalli, leur entraîneur et ancien matador, en connaît les difficultés. Il sait que seuls un ou deux d’entre eux réussiront. « C’est comme pour les joueurs de foot, résume-t-il. Y parviendront ceux qui donneront tout, avec sérieux et assiduité. »

« Emerveillé par le torero dans son costume de lumière et par le taureau »

Fabien, 21 ans, est en bon chemin. Il commence à toréer des bêtes de deux ans, toujours sans mise à mort. Lui est tombé dedans à l’âge de 10 ans. « Mon père, qui était plus course camarguaise, m’a emmené voir une corrida quand j’avais 10 ans. J’ai été émerveillé par le torero dans son costume de lumière et par le taureau. Je lui ai dit, je veux faire ça ».

Reste que la corrida est de plus en plus dénoncée par ses opposants comme une pratique cruelle envers les animaux mise en spectacle. « Mais nous, c’est notre culture, nos traditions, on est né avec ça. Ceux qui sont contre ont juste à ne pas regarder », souhaite Mehdi Savalli, qui a grandi en Camargue, au pays des taureaux.