Assassinat du préfet Erignac : Alessandri et Ferrandi, les complices de Colonna, transférés à la prison corse de Borgo
RELOCALISATION•Les deux prisonniers ont quitté la prison centrale de Poissy (Yvelines) à bord d’un avion20 Minutes avec AFP
Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, complices d’Yvan Colonna dans l’assassinat du préfet Erignac et condamnés à la perpétuité, ont été transférés à la prison de Borgo, en Corse, ce lundi.
Les deux prisonniers ont quitté en matinée la prison centrale de Poissy (Yvelines) et ont été transféré en avion, lequel a atteri à l’aéroport de Bastia-Poretta. Deux hélicoptères se sont posés sur la gendarmerie de Borgo, voisine du centre pénitentiaire, où un convoi de trois véhicules noirs aux vitres teintées s'est engouffré peu après, sous escorte armée, selon l'AFP. « Les détenus sont dans la prison », a confirmé une source proche du dossier. Le 22 mars, le Premier ministre avait annoncé ce transfert « d’ici mi-avril ».
Des « détenus (plus) particulièrement signalés »
La voie d’un rapprochement des deux indépendantistes corses avait été ouverte après la levée de leur statut de « détenus particulièrement signalés » le 11 mars dernier. Cette décision du Premier ministre Jean Castex visait à apaiser les tensions après des séries de manifestations et des heurts en Corse, suscitées par l’agression en prison de l’indépendantiste corse Yvan Colonna, qui est décédé de ses blessures le 21 mars.
Venu mi-mars en Corse pour tenter d’apaiser une situation tendue après deux semaines de colère et de manifestations virant aux violences, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait conditionné ce rapprochement des deux derniers membres du « commando Erignac » à un retour au calme sur l’île. « Ce ne peut pas être la rue qui commande », avait-il insisté.
Demande d’aménagement de peine
Pierre Alessandri, 63 ans, et Alain Ferrandi, 62 ans, arrêtés en 1999, ont été condamnés en 2003 à la réclusion criminelle à perpétuité pour leur participation à l’assassinat du préfet Claude Erignac le 6 février 1998, à Ajaccio. Ils purgeaient leur peine à la maison centrale de Poissy (Yvelines).
Alain Ferrandi attend le 21 avril la décision de la cour d’appel de Paris sur sa demande d’aménagement de peine sous un régime de semi-liberté à la prison corse de Borgo. Cette demande avait été acceptée le 24 février en première instance mais avait fait l’objet d’un appel suspensif du parquet national antiterroriste.
Les nuits en prison
Pierre Alessandri devra lui attendre le 12 mai pour connaître la décision du tribunal d’application des peines antiterroriste concernant sa demande d’aménagement de peine, également sous le régime de semi-liberté au centre pénitentiaire de Borgo.
Pour les deux détenus, l’aménagement de peine demandé prévoit qu’ils travaillent à l’extérieur durant la journée et dorment à la prison de Borgo le soir.
Soutien politique
Le troisième membre du commando Erignac, Yvan Colonna, 61 ans, également condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, était pour sa part détenu à la maison centrale d’Arles (Bouches-du-Rhône), là où il a été mortellement agressé par un codétenu début mars.
En décembre, une quinzaine de parlementaires de plusieurs groupes politiques avaient signé une tribune dans le quotidien Le Monde pour demander que ces trois prisonniers puissent purger le reste de leur peine dans une prison corse. Certains d’entre eux s’étaient ensuite rendus fin janvier à Poissy et Arles pour rencontrer ces détenus et appuyer leur demande de rapprochement.