VIOLENCESViolents heurts en Corse lors d'une manifestation en hommage à Yvan Colonna

Mort d'Yvan Colonna : Quinze blessés lors de violents heurts lors d'une manifestation hommage en Corse

VIOLENCESEntre 150 à 200 jeunes gens, souvent cagoulés et équipés de masques à gaz, ont affronté les policiers
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Comme les précédentes, la nouvelle manifestation pour Yvan Colonna, militant indépendantiste corse mortellement agressé en prison, a dégénéré en violents affrontements dimanche à Ajaccio, au risque de retarder l’ouverture des discussions annoncées avec le gouvernement autour d’une possible autonomie pour l’île. Selon la préfecture, ces affrontements ont fait 15 blessés, 14 manifestants et un policier, dont trois blessés graves. Parmi eux, une femme de 54 ans touchée à une jambe.

Entamés vers 16 heures, aussitôt après l’arrivée du cortège à la préfecture, ces heurts entre 150 à 200 jeunes gens, souvent cagoulés et équipés de masques à gaz, et les policiers, se poursuivaient encore vers 23 heures. Répondant aux jets de cocktails Molotov et de bombes agricoles, les policiers répliquaient avec des lances à eau, des grenades lacrymogènes et des grenades assourdissantes. En fin de soirée, les manifestants utilisaient notamment des panneaux électoraux comme projectiles.

Des habitants évacués

En fin d’après-midi, alors que les affrontements les plus virulents se déroulaient vers la mairie, les pompiers ont été longtemps mobilisés autour d’un geyser de flammes jaillissant d’une canalisation de gaz. Face au risque d’explosion, une trentaine d’habitants ont dû être évacués, a précisé la préfecture. Des heurts ont également été constatés en fin d’après-midi aux abords de la caserne de CRS de Furiani, près de Bastia, déjà cible des manifestants il y a une semaine, ainsi que devant la préfecture de Bastia en soirée. Au plus fort de la journée, cette manifestation a rassemblé 4.000 personnes selon la préfecture, 14.000 selon les organisateurs.

La manifestation s'est élancée sur le front de mer, derrière deux larges banderoles portant le slogan
La manifestation s'est élancée sur le front de mer, derrière deux larges banderoles portant le slogan  - Fanny Hamard/SIPA

Aux grilles de la préfecture, un drap blanc portant le visage d’Yvan Colonna au pochoir avait été accroché par des manifestants, accompagné de deux phrases : « On va se réveiller » et « moi j’ai confiance ». Selon une vidéo diffusée par BFMTV la semaine dernière, ces mots avaient été prononcés en janvier par le militant nationaliste, dans une discussion avec un codétenu basque à qui il exprimait sa conviction que la Corse serait un jour indépendante.

La manifestation s’était élancée vers 15h00, sur le front de mer, derrière deux larges banderoles portant le désormais traditionnel slogan « Etat français assassin ». Le cortège était mené par Stéphane Colonna, le frère d’Yvan, et le fils aîné de celui-ci, entourés de très jeunes manifestants, des enfants pour certains, qui reprenaient en chœur ce même cri d'« Etat français assassin ».

Emmanuel Macron a jugé « inacceptables » ces violences

Face aux risques de débordements, le dispositif policier était plus important dimanche, mieux organisé et plus offensif. Des contrôles préventifs avant la manifestation ont notamment permis la saisie de plusieurs dizaines de projectiles, dont des boules de pétanque, des hachettes et des barres de fer.

Emmanuel Macron a jugé lundi « inacceptables » ces violences et affirmé qu’il n’y aurait « pas de discussion » sans « retour à l’ordre préalable ». « Ce que j’ai vu ce week-end est inacceptable, y compris avec des responsables politiques en tête de cortège », a-t-il dit sur France Inter, au lendemain d’affrontements lors d’une manifestation pour Yvan Colonna, le meurtrier du préfet Erignac mortellement agressé en prison par un autre détenu.

Selon Emmanuel Macron, l’assassinat d’Yvan Colonna en prison est « grave et inacceptable », mais ce dernier « n’est pas un héros » car « il a été condamné à plusieurs reprises » et fut « le lâche assassin du préfet Érignac » en 1998. « La République ne peut accepter qu’un détenu soit ainsi abattu dans ces conditions par un autre détenu, et c’est pour ça que je prendrai des mesures très claires sur la base des rapports et de l’ensemble des faits qui me seront donnés », a-t-il ajouté.

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Mais « le retour à l’ordre est un préalable à toute chose », a prévenu le chef de l’Etat, alors que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’était engagé à ouvrir dès cette semaine des négociations sur « l’ensemble des problématiques corses », dont « l’évolution institutionnelle vers un statut d’autonomie restant à préciser ». « Il n’y aura pas de discussion avec des gens qui se comportent comme cela », a affirmé Emmanuel Macron.