Assassinat de Martin Aramburu : A Biarritz, un dernier hommage de la ville et du monde du rugby
OBSEQUES•Les obsèques de l’ex-international (22 sélections), deux fois sacré champion de France avec le Biarritz Olympique (2005, 2006), ont lieu ce samediB.D. avec AFP
Des centaines de personnes, dont des grands noms du rugby français et argentin, assistent ce samedi à Biarritz aux obsèques de l’ancien joueur Federico Martin Aramburu, tué par balles le 19 mars à Paris, à 42 ans. La majorité n’a pu entrer dans l’église Sainte-Eugénie, sur le front de mer, et suit sur un écran géant la cérémonie en mémoire de l’ex-international argentin (22 sélections), deux fois sacré champion de France avec le Biarritz Olympique (2005, 2006).
La dépouille de celui que tous surnommaient « Fédé » a fait son entrée dans l’église au son du chant traditionnel basque d’adieu («Agur Jauna », « Adieu au grand homme ») et en présence de son épouse Maria, accrochée aux bras de ses deux filles, Trinidad et Justina. Son cercueil a été porté par d’anciens coéquipiers du Biarritz Olympique, les internationaux français Thomas Lièvremont et Nicolas Brusque, l’Argentin Manuel Carizza et Shaun Hegarty, l’ami et associé d’Aramburu, avec lequel il était attablé dans le restaurant parisien où le drame s’est noué.
« Un homme soucieux de la paix et révolté par l’injustice »
D’autres grands noms du rugby français et argentin -Dimitri Yachvili, Jérôme Thion, Imanol Harinordoquy, Gonzalo Quesada-, ainsi que les présidents de la Fédération française Bernard Laporte et de la Ligue René Bouscatel étaient dans les travées de l’église, comme Serge Blanco, ancien patron du B.O. La cérémonie a été célébrée en français et en espagnol par Don Arnaud, un prêtre biarrot ami de la famille Aramburu, qui a décrit le défunt comme « un homme soucieux de la paix et révolté par l’injustice ».
Dans la foule suivant en silence la messe sous un beau soleil et un grand ciel bleu, quelques supporteurs arborent les couleurs rouge et blanc du club de rugby biarrot et d’autres le bleu et le blanc du club de football amateur local, la Jeanne d’Arc Biarritz, où jouait Aramburu. Sur le balcon de la mairie, non loin, ont été accrochés un drapeau de l’Argentine et le portrait de l’ex-rugbyman.
Hommage pendant les matchs du Top 14 du week-end
Une minute d’applaudissements doit aussi lui être dédiée sur tous les matchs du Top 14 du week-end, a annoncé la Ligue, tandis que les joueurs du Biarritz Olympique porteront un tee-shirt arborant le portrait d’Aramburu lors de leur échauffement et entrée sur la pelouse de Montpellier, où ils se déplacent samedi lors de la 21e journée. En fin d’après-midi, un moment de recueillement dans l’intimité doit avoir lieu dans un salon du stade du Biarritz Olympique pouvant accueillir jusqu’à 600 personnes. Le B.O. prévoit une autre marque d’hommage le 2 avril pour la réception de Pau.
Federico Martin Aramburu a été tué par balles le 19 mars au petit matin après une altercation dans un bar-restaurant du centre de Paris, où il se trouvait afin d’assister le soir même au match de rugby France-Angleterre. Il est décédé sur place des suites de ses blessures. Deux militants d’un groupe d’ultradroite sont soupçonnés d’avoir tiré sur lui. L’un a été mis en examen pour « assassinat » et écroué et l’autre, le principal suspect, doit bientôt être remis aux autorités françaises après avoir été interpellé cette semaine en Hongrie. Une jeune femme, soupçonnée de « complicité d’assassinat », a également été écrouée.
Depuis sa retraite sportive, Aramburu, qui avait aussi porté les couleurs de Perpignan et Dax, était resté vivre en famille au Pays basque et avait fondé une entreprise de tourisme.