Rouen : Le projet de contournement de la capitale normande, un chemin semé d’embûches
TRANSPORTS•Les opposants au projet de liaison autoroutière A133-A134 – le contournement est de Rouen (Seine-Maritime) –, récemment validé par le gouvernement, multiplient les actions20 Minutes avec agences
Le contournement est de Rouen (Seine-Maritime), c’est oui. Pour le gouvernement. Pour le président de la région Normandie, Hervé Morin. Mais pas pour la métropole et pour des habitants réunis dans un collectif, qui n’en finit pas de monter au front. Ce serpent de mer, vieux de plus de cinquante ans, c’est un projet d’autoroute payante de 41,5 km permettant de relier l’A28 à l’A13 et l’A154. Les deux routes ont déjà des noms : A133 et A134. Le Premier ministre a donné son feu vert en décembre, et le début des travaux est prévu pour 2027 ou 2028, pour une mise en service en 2030-2031.
« Ce projet désengorgera la métropole de Rouen et améliorera la qualité de vie de ses habitants, qui passeront moins de temps dans les embouteillages », déclarait en fin d’année dernière Jean Castex dans Paris-Normandie. Tous les recours ont désormais été purgés. Un concessionnaire est actuellement recherché pour le financer, avec l’aide de subventions publiques à hauteur de 55 % : l’Etat et les collectivités, en l’occurrence la région Normandie (205 millions d’euros) et le département de Seine-Maritime (40 millions d’euros).
« Un jerrican de contradictions » offert à Hervé Morin
Si Rouen reste la seule métropole française de cette taille sans contournement routier, les opposants veulent s’en passer. Ils ont (encore) mené une action cette semaine devant l’hôtel de région, où « un jerrican de contradictions » a été offert à Hervé Morin, raconte Actu.fr. Un bidon rouge offert par les manifestants verts.
Au même moment, le président de la région tenait une réunion plénière pour un « plan d’action GIEC normand ». « On est en pleine contradiction, quand on cherche d’un côté des solutions régionales pour la lutte contre le réchauffement climatique, et que de l’autre, on consacre 205 millions d’euros à une autoroute à péage », y résumait un militant, rapporte le quotidien régional. Une opération péage gratuit avait été menée par le collectif quelques jours plus tôt, et d’autres actions sont d’ores et déjà prévues. Le décongestionnement de Rouen, s’il se réalise, ne se fera donc pas sans des barrages.