FAKE OFFOui, des détenus ont perçu l'« indemnité inflation » de 100 euros

« Indemnité inflation » : Oui, des détenus ont perçu l’aide de 100 euros versée fin 2021

FAKE OFFL’éligibilité des prisonniers à cette aide votée pour répondre à la hausse des prix du carburant et de l’énergie, fin 2021, a fait réagir certains candidats à la présidentielle
Maïwenn Furic

Maïwenn Furic

L'essentiel

  • Face à la hausse des prix de l’énergie, le gouvernement a mis en place, fin 2021, une « indemnité inflation » de 100 euros à destination de 38 millions de Français.
  • Selon plusieurs responsables politiques de droite, tels qu’Eric Ciotti et Eric Zemmour, ont critiqué l’attribution de cette aide à des détenus.
  • Certains d’entre eux ont effectivement bénéficié du coup de pouce. On fait le point.

«Des détenus ont touché l’indemnité de 100 € versée par l’État aux personnes touchant moins de 2.000 €/mois, pour faire face à la hausse des prix de l’énergie et des carburants. On marche sur la tête !!! » Sur Twitter, le député LR Eric Ciotti a fait part, il y a quelques jours, de sa stupéfaction. Le lendemain, le soutien de Valérie Pécresse est imité par Eric Zemmour. Dans son discours du 12 mars à Agen, le candidat à la présidentielle a dénoncé, sous les huées de ses partisans, un « système à bout de souffle ».

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L'« indemnité inflation » a été votée par le Parlement en novembre dernier. Cette prime défiscalisée a été versée automatiquement en décembre 2021 aux salariés, indépendants, retraités, chômeurs, allocataires des minima sociaux ou encore étudiants boursiers percevant moins de 2.000 euros net mensuels. Une mesure qui devait permettre de lutter face à la hausse des prix, notamment de l’énergie.

Les détenus ont-ils vraiment touché l’indemnité ? 20 Minutes a mené l’enquête…

FAKE OFF

La polémique est partie d’un communiqué de FO pénitentiaire, majoritaire chez les gardiens de prison, publié le 11 mars, qui dénonce une mesure « choquante et scandaleuse ». Selon l’organisation, « certains détenus » ont perçu « la rondelette somme de 100€ ». « Mais cette somme vient compenser quoi exactement ? », s’interroge FO pénitentiaire, avant d’ajouter : « Le gouvernement nous montre qu’il ne recule décidément devant rien pour assurer le confort de nos pensionnaires. »

L’information est confirmée à 20 Minutes par le ministère de la Justice, qui précise toutefois qu'« ils ne sont qu’un petit nombre a en avoir bénéficié. » Deux catégories de détenus étaient concernées par l'« indemnité inflation ». Premièrement, et comme indiqué dans le communiqué de Force ouvrière, les prisonniers en formation professionnelle. Comme l’expliquait le site du gouvernement, « les stagiaires en formation professionnelle au cours du mois d’octobre 2021 bénéficieront de l’indemnité. » Dans ce cas, il n’y a pas de différence de traitement entre les stagiaires et les stagiaires détenus. « L’Etat demande en effet aux conseils régionaux de payer cette indemnité inflation de 100 € pour les personnes sous main de justice en formation », confirme à 20 Minutes la région Centre-Val-de-Loire.

Deuxièmement, il y a les détenus qui bénéficient de minima sociaux. En détention, les allocations d’adulte handicapé, l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) – le « minimum vieillesse » – ou de l’allocation supplémentaire d’invalidité (ASI) continuent d’être versées. La Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), qui est chargée de verser certaines de ces allocations, nous le confirme : « Les détenus qui sont retraités et qui remplissaient les conditions d’éligibilité de la prime l’ont forcément perçue. »

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En revanche, les travailleurs détenus « n’ont pas bénéficié de cette indemnité », poursuit le ministère de la Justice. « Nous regrettons que les détenus qui travaillent ne relèvent pas du droit commun, ce qui leur aurait notamment permis de recevoir cette prime », déplore la section française de l’OIP (Observatoire international des prisons). Les détenus qui travaillent représentent 28 % de la population carcérale, selon l'OIP. « Sous-payées, privées de protection sociale, [ces personnes] sont entièrement soumises aux aléas de l’offre de travail et au bon vouloir de l’administration pénitentiaire. »