La police lance un plan de recrutement de réservistes pour renflouer ses effectifs
SECURITE•L’objectif à terme est d’arriver à un effectif de 30.000 policiers réservistes, contre 6.700 aujourd’hui20 Minutes avec AFP
Envie de devenir policier ? A partir de ce lundi, la police lance une vaste campagne de recrutement de réservistes dont les tâches seront plus opérationnelles : des citoyens en uniforme de policiers, formés à l’usage d’une arme et en mission sur la voie publique :
Avec 6.700 effectifs, dont une large majorité de policiers retraités, la réserve de la police nationale est historiquement en retard sur celle de la gendarmerie, forte de près de 40.000 membres. « L’objectif est de tendre vers les 30.000, dont 70 % de citoyens », explique le commissaire général Frédéric Laissy, chef du service d’information et de communication de la police (Sicop).
Les Jeux olympiques comme objectif
Avec une double ambition : renforcer les services sur le terrain, notamment dans la perspective des Jeux olympiques Paris 2024, et améliorer le lien avec la population, dont une partie, notamment les jeunes, a pu exprimer de la défiance à l’égard de la police ces dernières années.
Dès 2022, 1.500 réservistes doivent être recrutés, puis 2.000 à 2.500 en 2023. Les conditions pour postuler : avoir au moins 18 ans, un casier judiciaire vierge, se soumettre à une enquête de sécurité et passer un oral. L’inscription se fait directement en ligne sur le site www.service-public.fr ou via le portail www.devenirpolicier.fr.
Pour susciter les vocations et attirer les candidatures, la police a décidé de changer le statut actuel des réservistes pour le rendre plus attrayant. Jusqu’à présent, « les citoyens engagés dans la réserve ne pouvaient exercer qu’un nombre trop limité de missions », comme « du soutien, de l’accueil, de la logistique », et toujours « en civil », résume Frédéric Laissy.
Des vacations rémunérées
Les futurs réservistes recevront une formation initiale de quatre semaines, au sein de compagnies de CRS, durant lesquelles ils apprendront le tir et les techniques d’intervention et d’interpellation. A l’issue, ils pourront effectuer des patrouilles de police-secours sur la voie publique, faire de la surveillance aux frontières et dans les zones aéroportuaires ou réaliser des contrôles routiers (alcoolémie, vitesse) au sein d’une CRS autoroutière. Ils ne pourront pas en revanche intégrer une brigade anticriminalité (BAC), un service de police judiciaire ou faire du maintien de l’ordre.
Ils porteront le « même uniforme » que les policiers avec un gilet pare-balles personnel, mais devront rendre leur arme après chaque mission. Les vacations, 90 jours maximum par an, sont rémunérées environ 80 euros.