Prix des carburants : Pour les pêcheurs bretons, la situation est « intenable »
EN EAUX TROUBLES•Selon les comités des pêches de Bretagne, « des navires sont sur le point d’arrêter leurs activités »J.G. avec AFP
«L’heure est grave » pour les pêcheurs bretons. Comme de nombreux acteurs, ils s’inquiètent de la flambée des prix du gasoil qui pourrait très rapidement avoir des conséquences désastreuses sur la profession. « La hausse touche tous les secteurs et l’ensemble des coûts d’exploitation supportés par les armements à la pêche sont à la hausse (matériels de pêche, réparation, entretien). Des navires de pêches sont sur le point d’arrêter leurs activités », alertent les comités des pêches de Bretagne.
Ils déplorent aussi que le gouvernement et les autorités européennes « restent sourds » à leurs interpellations. La situation est « devenue absolument intenable, on a explosé le record de 2012 », explique Jacques Doudet, le secrétaire général du comité des pêches de Bretagne.
Des salaires bientôt plus versés ?
Les comités rappellent que « le poisson est acheté aux pêcheurs via un système de vente aux enchères » et que « les pêcheurs sont dans l’incapacité de reporter la hausse des coûts d’exploitation sur le prix auquel ils vendent le poisson ». « Les salaires des équipages dépendent du chiffre d’affaires des navires. La situation empire d’heure en heure, les chiffres d’affaires se dégradent très vite et beaucoup d’entreprises ne pourront plus assurer les salaires dans les quatre ou cinq prochains jours », s’alarment les comités des pêches bretons.
La flambée des prix des carburants, qui atteignent de nouveaux records depuis des semaines, a été alimentée par la reprise économique mondiale et une offre toujours limitée des grands pays producteurs de pétrole. Cette tendance a été exacerbée depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie la semaine dernière.