30 ans du crash du Mont Sainte-Odile : Romain Ducloz, rescapé, témoigne
ACCIDENT•Romain Ducloz avait huit ans lorsque l’Airbus A320 dans lequel il voyageait s’est écrasé près du Mont-Saint-Odile20 Minutes avec AFP
Le 20 janvier 1992, Romain Ducloz, 8 ans, rentre seul en avion pour rejoindre sa mère à Strasbourg après avoir séjourné chez son père à Aix-en-Provence. A 19h20, l’Airbus A320 à bord duquel il voyage s’écrase près du Mont-Saint-Odile. 87 passagers perdent la vie. Romain et huit personnes dont une hôtesse de l’air survivent. Trente ans après le drame, il revient sur cette nuit qui a marqué sa vie.
Le courage de Pierre Lota et Nicolas Skourias
« On volait de nuit dans le brouillard, on ne voyait pas grand-chose. Ça a été très rapide, se remémore-t-il. J’ai été épaulé par Pierre Lota et Nicolas Skourias qui ont été les plus présents. Par la suite, on s’est rapprochés de l’avion pour se réchauffer avec les flammes. Pierre et Nicolas sont retournés dans l’avion pour aider d’autres personnes qui n’avaient pas réussi à sortir seules. »
« Ils nous ont également ramené des vestes pour se tenir chaud. Ils alimentaient même le feu pour continuer à se chauffer, ils faisaient des abris pour certains qui en avaient besoin, ils se relayaient à tour de rôle pour aller essayer de trouver une échappatoire jusqu’à ce que… Je ne sais plus si c’est Nicolas ou Pierre qui a retrouvé ce fameux garde forestier qui est le premier à nous avoir découverts et donné notre positionnement. »
Quatre heures d’attente dans le froid et la neige
Pour certaines familles, l’aspect le plus douloureux de cette catastrophe reste la désorganisation des secours, qui ont mis plus de quatre heures à retrouver l’épave, arrivant sur place après des riverains et des journalistes. Les premières personnes évacuées l’ont été « soit à dos d’homme, soit à bras soit encore à l’aide de brancards de fortune », note le rapport d’enquête.
« Tout ce qui est légal, c’était un peu plus compliqué pour moi étant jeune. [Et j’essayais] d’oublier un petit peu… Mais ce n’est pas possible. »