TRANSPORTSAngers mise sur le tram pour « réduire la place de la voiture »

Angers : Dans un an, deux nouvelles lignes de tram pour « réduire la place de la voiture »

TRANSPORTSC'est la dernière ligne droite d'un long et coûteux chantier : en 2023, deux nouvelles lignes de tramway doivent être inaugurées dans la cité du roi René
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • Après plusieurs années d'énorme chantier, la fin des travaux du réseau de tramway angevin est prévu à la fin de l'année.
  • La mise en service des lignes B et C, qui permettront de « complètement revoir les mobilités sur la ville et sur l’agglo », est prévue pour l'été 2023.

Plus de dix ans après la création de la seule et unique ligne A, l’extension du réseau de tramway à Angers voit enfin le bout du tunnel. Après une ultime année à subir les nuisances liées à ce long et très gênant chantier, les habitants pourront traverser la ville d’est en ouest à bord d’un tram qui parcourra 19 nouvelles stations, soit l’équivalent de 10 km de tracé supplémentaires.

« On espère avoir fini les travaux en décembre 2022, pour une mise en service à l’été 2023 après la phase d’essais et de marche à blanc, confirme l'écologiste Corinne Bouchoux, vice-présidente à la transition écologique et aux déplacements d’Angers Loire Métropole auprès de Christophe Béchu (Horizons). D’une fréquentation de 30.000 voyageurs par jour [avant le Covid], nous pourrions passer à 72.000. On estime à 100.000 le nombre de bénéficiaires qui disposeront d’un arrêt de tram à moins de 500 m de chez eux ! »

Doubler les déplacements en tram et à vélo

A l’heure où la pandémie a bouleversé les déplacements et les priorités, la naissance des lignes B et C, qui connecteront notamment l’université aux quartiers populaires de Monplaisir et de la Roseraie, apparaît comme un pari ambitieux. Si certaines villes préfèrent aujourd’hui se tourner vers les bus à haut niveau de service, moins onéreux, cet investissement de 270 millions d’euros (dont 38 millions de subventions de la région, l’Europe et l’Etat) est toujours pertinent, estime la nouvelle élue, dont l’objectif est de « complètement revoir les mobilités sur la ville et sur l’agglo ».

« Il faut être sincère, ce que l’on souhaite c’est réduire de manière significative la place de la voiture en ville, poursuit l’élue. Mais ça ne se décrète pas comme ça. » Les chiffres du plan de déplacement urbain sont en tout cas fixés à Angers : passer de 51 % de la part modale de la voiture en ville à 33 %, et doubler celle des transports en commun et du vélo pour atteindre respectivement 17 % et 10 %.



La gratuité, c’est (toujours) non

Car malgré les 20 nouvelles rames Alstom à 217 places (contre 209 pour les actuelles), il ne sera de toute façon pas possible de mettre tous les Angevins dans des tramways, alors que des critiques s’expriment quant à la saturation aux heures de pointe, ou à un futur réseau majoritairement « intramuros ». En plus des rails, un parcours de 10 km de pistes cyclables a donc été imaginé et les lignes de bus, pour ne pas faire de doublons, vont être « redessinées collectivement ». Des réflexions sont en cours pour augmenter les zones piétonnes, afin d’encourager la marche à pied.

Par contre, pas question de rendre les transports en commun gratuits, comme on le demande régulièrement dans l’opposition « C’est la clientèle qui finance en partie les transports, rappelle Corinne Bouchoux. Sinon, il faut prendre l’argent ailleurs, ce qui veut dire renoncer à des dépenses pour la culture, pour l’école… ou bien augmenter les impôts ! Et ce n’est pas du tout le modèle que nous souhaitons. »