Marseille : Quelle dynamique démographique pour la ville et ses environs ?
DÉMOGRAPHIE•La ville et les communes alentour gagnent des habitants. Certains arrondissements en perdent… On fait le point sur la dynamique démographiqueAlexandre Vella
L'essentiel
- L’Insee a livré en début d'année les chiffres arrêtés en 2019 de la population légale des communes.
- Marseille continue de gagner des habitants, et confirme son attractivité. Mais celle-ci est inégalement répartie, et certains arrondissements voient leur population chuter.
- Ailleurs dans le département, Aix-en-Provence et les communes ceinturant Marseille connaissent également une croissance démographique.
Marseille est à la mode. Voilà bientôt une paire d’années que se multiplient les articles de presse avec force témoignages de nouveaux venus en ville. Une tendance démographique qui semble s’accélérer mais qui s’observe déjà dans les chiffres de l'Insee publiés en début d’année qui définit la population légale des communes au 1er janvier 2019. Ainsi, la ville a gagné 12.772 habitants entre 2013 et 2019 (+1,47 %), soit près du triple de sa progression sur la période précédente (2008-2013, + 4.780 habitants), et compte désormais (précisément) 877.095 Marseillais.
Un centre aux dynamiques inégales
Marseille à bien la cote donc, mais pas tous ses quartiers. Paradoxalement, du moins à première vue, ce sont les 5e, 6e et 7e arrondissements du centre-ville, plutôt réputés prisés pour leur cadre de vie, qui perdent des habitants (2.005 au total). Parmi les explications possibles, le développement soutenu des meublés de tourisme dans ces arrondissements. Un phénomène contre lequel la mairie a pris quelques mesures. Mais aussi le prix de l’immobilier, qui a fortement progressé dans les 5e et 6e arrondissements (+15 % et 12 % en an, selon le baromètre LPI-SeLoger d'août 2021 - les prix du 7e, déjà les plus chers de la ville, ont reculé de 4,3 %).
Un indice qui peut également expliquer la forte attractivité du 3e arrondissement. Avec +6.389 habitants entre 2013 et 2019, cet arrondissement populaire du centre de Marseille a absorbé la moitié de la hausse de population de la ville. Les prix d’achat y sont parmi les plus faibles de la ville, les locations abordables et rentables pour les investisseurs. Une analyse également valable pour le 1er arrondissement qui a gagné près de 1.000 habitants. Au rayon des progressions, notons également celle du 8e arrondissement, dont l’étalement le long du littoral a attiré quelque 2.000 âmes supplémentaires. Avec un peu plus de 82.500 habitants, le 8e reste dans le trio de tête des arrondissements les plus peuplés.
Les quartiers Nord perdent (un peu) des habitants
A l’inverse, les deux autres arrondissements les plus peuplés, les 13e et 15e du nord de la ville, ont perdu eux, près de 3.000 habitants (le 13e en a gagné 500, toutefois). Les deux autres arrondissements du nord de la ville (14e et 16e), qui concentrent également de nombreuses cités, stagnent ou régressent. A eux quatre, ces quartiers parmi les plus pauvres de France totalisent, avec près de 232.000 habitants, un peu plus de quart de la population marseillaise.
Une ceinture attractive, le pourtour de l’étang de Berre en berne
Ailleurs dans le département, Aix-en-Provence poursuit sa progression et compte 3.200 habitants de plus (pour un total de 148.336). La population des villes ceinturant Marseille croît également, avec une dynamique notable pour Ensuès et Le Rove, les deux villes de la Côte-Bleue les plus proches de Marseille.
Pour conclure, observons que le pourtour de l'étang de Berre, riche en emploi industriel, n’attire plus. Marignane et Vitrolles, ses deux plus importantes communes, ont chacune perdu des habitants, alors que les autres (Saint-Mitre, Martigues, Istres et Berre) stagnent. Seul le village de Saint-Chamas, théâtre récemment d'un incendie industriel, a gagné 500 habitants.