Loire-Atlantique : A Saint-Colomban, l'avenir des sablières controversées suspendu au vote des habitants
CONSULTATION CITOYENNE•Les habitants de cette commune du sud de Nantes sont appelés aux urnes ce dimancheJulie Urbach
L'essentiel
- A Saint-Colomban, au sud de Nantes, les entreprises GSM et Lafarge ambitionnent d'agrandir leurs carrières de sable de 70 hectares.
- La question divise, à tel point que la mairie a décidé d'organiser une consultation.
- Les 3.500 habitants de la commune sont invités à se prononcer dimanche, entre 8 heures et 15 heures, mais ce sont les élus qui auront le dernier mot.
La question agite la petite ville de Loire-Atlantique depuis de longs mois maintenant : pour ou contre l’extension des sablières à Saint-Colomban ? Ce débat devrait prochainement être tranché grâce à un vote très attendu ce dimanche. De 8 heures à 15 heures, les quelque 3.500 habitants de cette commune située au sud de Nantes (en tout cas, tous ceux qui sont inscrits sur les listes électorales) sont en effet appelés aux urnes, à l’initiative de la mairie. Une consultation citoyenne « sur une question qui engage l’avenir de la commune pour les 30 prochaines années », estime le maire Patrick Bertin. La décision finale reviendra toutefois aux élus, qui voteront (ou pas) une adaptation du plan local d’urbanisme (PLU).
Une étape indispensable pour GSM et Lafarge, qui projettent d’agrandir leurs carrières de 70 hectares, sur des espaces aujourd’hui classés terres agricoles. Installées depuis plus de vingt ans ici, ces entreprises extraient le matériau, utilisé ensuite pour la construction, les aménagements publics, ou encore l’agriculture. Seulement, et alors que les besoins dans la région ne font qu’augmenter, « la carrière a une capacité limitée, nous arriverons au bout d’ici à quelques années » expliquait cet été à 20 Minutes Maxime Ross-Carre, responsable foncier et environnement chez GSM. Les deux carrières extraient déjà 700.000 tonnes de sable alluvionnaire par an sur plus de 100 hectares.
« Le sable est un élément incontournable »
Une plateforme citoyenne et deux réunions publiques plus tard, les porteurs de projet ont accepté quelques modifications, notamment à propos de l’éloignement des habitations. Mais les opposants, rassemblés dans l’association La Tête dans le sable, restent mobilisés et comptent bien se déplacer en masse pour éviter la « disparition de la ressource », les « niveaux d’eau qui baissent », ou encore « les dangers pour la biodiversité » qu’ils ne cessent de dénoncer.
Estimant que « le sable est un élément incontournable dans le domaine de la construction », la communauté de communes de Grandlieu avance quant à elle des arguments économiques quant à la nécessité de l’agrandissement du site. « Le domaine de la construction représente aujourd’hui 177 entreprises et 1.042 emplois, rappelle-t-elle. Ce sont eux aussi qui pourraient pâtir de la disparition des carrières de Saint-Colomban. »