SOLIDARITEA Marseille, recenser les sans-abri pour « mieux agir »

Marseille : Une nuit de la solidarité pour recenser les sans-abri et « mieux agir »

SOLIDARITELe 20 janvier prochain, bénévoles, associations, services de l’Etat et de la municipalité vont arpenter la ville pour recenser le nombre de sans-abri et « mieux agir »
Alexandre Vella

Alexandre Vella

L'essentiel

  • Le 20 janvier prochain, les agents de l’Etat, de la ville, les associations et les bénévoles vont recenser le nombre de SDF à Marseille, lors d’une « nuit de la solidarité ».
  • La ville compte sur 1.500 bénévoles et lance un appel.
  • Cela devra permettre de mieux orienter les politiques publiques.

«Combien sont-ils [les sans-abri] exactement à Marseille ? Personne ne peut répondre à cette question », introduit Audrey Garino, adjoint au maire en charge des solidarités. Le 20 janvier prochain, les services de l’Etat et de la municipalité devraient être en mesure de répondre plus précisément à cette question. Cette nuit-là, ou plutôt de 15 heures à 20 heures, la ville de Marseille va prendre part pour la première fois à « la nuit de la solidarité », une opération qui vise à comptabiliser, en parcourant le terrain, le plus précisément possible le nombre de sans-abri.

Mais pour être efficace, et si l’ensemble du riche tissu associatif marseillais, la ville compte sur la mobilisation de 1.500 bénévoles, et lance un appel. Répartis en groupes, ils seront chacun encadré par un professionnel, issu du Samu social, une entité municipale à Marseille, ou d’associations. Les pompiers et les effectifs de nuit de la police municipale seront également engagés.

« Cette opération à une visée éminemment pragmatique, poursuit Audrey Garino. Par exemple, nous constatons une augmentation du nombre de personnes âgées à la rue, mais est-ce que cela se vérifie dans les chiffres ? » Pour un recensement efficace, les « enquêteurs » seront munis d’un questionnaire assez succinct : âge, sexe, origine, situation, parcours de vie. Cela afin d’apporter une réponse la plus adaptée possible. « Lorsque Paris s’est lancée en 2018 dans ce projet, la Ville a pu constater que le nombre de femmes à la rue était plus important que pensé et a donc ouvert un centre d’hébergement d’urgence réservé aux femmes », donne pour exemple l’élue.

Mieux orienter les politiques publiques

Pour l’heure, la mairie estime à 14.000 le nombre de sans-abri à Marseille. Un chiffre avancé sur la base du nombre de personne ayant recours au 115 au moins une fois dans l’année, mais qui ne suffit pas à décrire la réalité. Bien sûr, le « comptage » effectué ce 20 janvier sera couplé aux chiffres du nombre de personnes actuellement hébergé en urgence, soit environ 4.500, plus ceux des Centres d’accueil des demandeurs d’asile (CADA). « Les années suivantes, nous intégrerons les habitants campements et les bidonvilles à notre étude », explique Audrey Garino. Cette année, les services de l’Etat sont également mobilisés et celui-ci apporte, en plus d’un support humain et logistique, une enveloppe de 10.000 euros, précise Marie Aubert, sous préfète à l’égalité des chances.

Cette nuit de la solidarité permettra de « mieux comprendre pour mieux agir », conclut Audrey Garino. Celle-ci « donnera un instant T, mais sa répétition dans le temps nous donnera une mesure de l’évolution pour orienter les politiques publiques ». Les résultats de ce recensement seront connus quelques semaines après le 20 janvier.