Nouvelle-Calédonie: Les indépendantistes « ne reconnaissent pas la légitimité » du référendum
VOTE•Seuls 43,87% des électeurs potentiels se sont rendus aux urnes dimanche, en Nouvelle-Caledonie, pour ce troisième référendum d'autodétermination20 Minutes avec AFP
Au lendemain du référendum d’autodétermination remporté en Nouvelle-Calédonie par les partisans de la France, les indépendantistes, qui avaient appelé à ne pas y participer, ont annoncé lundi qu’ils ne reconnaissaient ni la « légitimité », ni la « validité » du scrutin.
Ce référendum « n’est pas conforme à l’esprit et à la lettre de l’accord de Nouméa », ont indiqué les indépendantistes, regroupés au sein du Comité stratégique indépendantiste, dans un communiqué.
43,87 % de participation seulement
Seuls 43,87 % des électeurs potentiels se sont rendus aux urnes dimanche où le « non » l’a emporté à 96,5 % des voix. « Vous n’avez pas d’obligation de participer à un scrutin » et « il n’y a pas de quorum dans les textes de l’accord de Nouméa », a rappelé de son côté Sébastien Lecornu, sur France Inter. Malgré cette très faible participation, le ministre des Outre-mer estime que la valeur juridique de ce troisième référendum d’autodétermination « est pleine et entière ».
« Peu importe le taux de participation : en droit, c’est un scrutin qui produit ses effets comme les deux premiers avaient produit le + Non + par deux fois », en 2018 et en 2020, a-t-il précisé.
Aucune irrégularité significative pour la commission de contrôle
En revanche, « politiquement, ça veut dire quelque chose : il faut regarder cette division ». « Cette dimension binaire (pour ou contre l’indépendance, NDLR) ne satisfait plus personne ici sur place », a assuré le ministre des Outre-mer. Le référendum de dimanche est certes un « moment historique dans la relation entre la République et la Nouvelle-Calédonie, mais tout le monde a le sentiment que c’est une étape. »
Quelques heures avant l’interview de Sébastien Lecornu, la Commission de contrôle du scrutin avait déjà tiré des conclusions dans le même sens. La forte abstention « n’affecte pas la régularité ni la sincérité du scrutin », avait ainsi insisté son président Francis Lamy. La commission de contrôle n’a constaté « aucune irrégularité significative », avait-il encore affirmé.