PASSION JAPONOnigiri Records, le disquaire qui fait résonner la « vibe » japonaise

Lyon : Onigiri Records, le disquaire qui fait résonner la « vibe » japonaise

PASSION JAPONOuvert cet été dans le 7e arrondissement de Lyon, Onigiri Records est un petit disquaire de quartier chaleureux qui a trouvé son public, avec son large choix de musique japonaise en vinyle
Jennifer Lesieur

Jennifer Lesieur

L'essentiel

  • Onigiri Records est un disquaire spécialisé qui a ouvert cet été rue Chevreul, dans le 7e arrondissement de Lyon.
  • Partie d’un marché de niche, la musique électronique japonaise en vinyle, la boutique de Nils Helwig a vite trouvé son public de passionnés.
  • Références à prix raisonnable, classiques pop-rock et collectors importés sont disponibles chez ce disquaire chaleureux où l’on peut aussi prendre un café.

«Avec les Japonais, rien ne paraît simple à la première écoute, mais il y a un goût de reviens-y énorme », s’exclame Nils Helwig en brandissant un vinyle de Miharu Koshi, chanteuse pop japonaise des années 1980 devenue culte. Le sympathique disquaire d’ Onigiri Records est encore surpris du succès de sa boutique, ouverte cet été rue Chevreul, dans le 7e arrondissement. Il faut dire que les disquaires électro restaient un marché de niche à Lyon : le spécialiste Emile Records ayant fermé au début de la pandémie, Nils Helwig a racheté son stock pour assouvir un rêve d’ado.

« J’étais acousticien en bureau d’études dans le bâtiment, puis j’en ai eu assez et je suis parti vivre deux ans au Japon avec ma compagne », explique-t-il. « En rentrant à Lyon, j’avais ce projet en tête depuis que j’écoute des vinyles, que je mixe dans des bars, et je me suis lancé. » Onigiri Records voulait réunir ses deux passions, la musique électronique et le Japon, « et je me suis dit que je ne devais pas être le seul que ça passionnait ». Bien vu.

Dans les bacs remplis de références japonaises, ses clients de tous âges fouillent aussi bien dans le funk et la disco des années 1970 que dans la city pop typiquement nippone des années 1980. Des imports, certes, mais à des prix raisonnables : un double vinyle Tokyo Glow coûte 25 euros, par exemple. Les splendides pressages des bandes originales des films des studios Ghibli, signées Joe Hisaishi, sont plutôt réservés aux collectionneurs. Et pour satisfaire tous les goûts, Onigiri propose des classiques qui partent comme des petits pains : Abba et Creedence Clearwater Revival ont le vent en poupe ces derniers jours.

Un public plus jeune et féminin que prévu

Alors que le public du vinyle est plutôt masculin, Nils Helwig est agréablement surpris de compter autant de clientes que de clients. Et beaucoup d’ados, fans de J-Pop mais pas seulement : « Des gamins de 14 ans arrivent chez moi avec des listes entières de city pop, de funk japonais qu’ils ont découvert sur Spotify et sur YouTube. Au début, les disquaires avaient peur de cette concurrence-là, alors que c’est très prescripteur. Quand on aime ce qu’on écoute en ligne, on vient parfois acheter le vinyle, donc ça facilite plutôt notre travail. » Un petit café-terrasse en fond de boutique invite à prolonger les échanges entre geeks de la musique. A tel point, s’amuse le disquaire, qu’il rencontre « plein de gens plus experts que moi, donc j’apprends tout le temps ! »

Ses best-sellers, outre l’inusable Ryuichi Sakamoto, sont les disques de Tatsuro Yamashita, les compilations Wamono, l’album Cat du jazzman Hiroshi Suzuki, les bandes originales de jeux vidéo comme Ghost in the Shell et Street Fighter, le hip-hop de Nujabes… Finalement, il n’y a que des onigiri qu’on ne trouve pas ici, ces triangles de riz recouverts d’une feuille d’algue très courants au Japon. Quoique : un onigiri souriant sert de mascotte à la boutique, dessinée par le studio lyonnais Yay graphisme. Et ça aussi, c’est pop.