Pour répondre aux violences accompagnées de pillages commis en marge des blocages et de la grève générale en Martinique, qui a débuté le 22 novembre, la justice n’a pas fait le choix du laxisme. Pour ces faits, près de 150 enquêtes ont été ouvertes, a indiqué mercredi soir la procureure de la République de Fort-de-France.
Au total, une cinquantaine de personnes ont été déférées dont une douzaine placées en détention, a déclaré la procureure, Clarisse Taron, à la télévision locale ViaATV, précisant que « les affaires les plus graves et les plus lourdes sont encore à venir ».
Encore une interpellation mardi soir
Dans le cadre de ces enquêtes judiciaires, la gendarmerie de Martinique a procédé à une nouvelle interpellation mardi soir. Il s’agit d’un homme originaire de Sainte-Lucie, soupçonné de recel et placé en garde à vue, après les pillages et cambriolages perpétrés ces derniers jours dans différents commerces de l’île. Des pharmacies ont notamment été victimes d’actes de vandalisme, de même que plusieurs enseignes de la grande distribution, des commerces, et même un centre de tri, où des dizaines de colis de Noël ont été éventrés et leur contenu dérobé.
Des commanditaires à Sainte-Lucie ?
« Depuis trois jours, nous multiplions les opérations pour intercepter les pilleurs mais également les recels des pillages », a indiqué le général William Vaquette, commandant de la gendarmerie de la Martinique. Selon la gendarmerie, des produits pourraient être revendus en contrebande à Sainte-Lucie, située à 87 kilomètres au sud de la Martinique. Les enquêteurs soupçonnent en effet des gangs de Sainte-Lucie d’avoir commandité des pillages en marge des violences liées à la crise sociale.
« La délinquance et la criminalité se nourrissent du désordre parce que quand il y a un désordre social, les forces de sécurité sont plutôt sur les barrages, doivent intervenir sur des incendies volontaires qui sont parfois des pièges pour fixer les forces de sécurité et pendant ce temps-là essayer de piller », a expliqué le général Vaquette. Près d’une vingtaine de gendarmes ont été blessés au cours des violences nocturnes.