Le carnaval de Dunkerque aura-t-il lieu, malgré la reprise du Covid-19 ?

Coronavirus à Dunkerque : Le carnaval aura-t-il lieu, malgré la reprise épidémique ?

TRADITIONA Dunkerque, la prinicipale préoccupation est de savoir si le carnaval 2022 se tiendra, après l'annulation de l'édition précédente
Gilles Durand

Gilles Durand

L'essentiel

  • La mairie de Dunkerque, dans le Nord, se veut rassurante et optimiste, mais la reprise épidémique du Covid-19 préoccupe de plus en plus les habitants.
  • A l’heure où les préparatifs vont, d’habitude, bon train, les rumeurs d’une nouvelle annulation, commencent à circuler.
  • Pour les associations organisatrices de bals, une annulation serait une catastrophe financière.

«On fait comme si le carnaval se faisait ». A la mairie de Dunkerque, dans le Nord, on se veut rassurant et optimiste, mais la reprise épidémique du Covid-19 préoccupe de plus en plus. Le traditionnel carnaval de Dunkerque aura-t-il lieu ? Et dans quelles conditions ? A l’heure où les préparatifs vont, d’habitude, bon train, les rumeurs d’une nouvelle annulation, commencent à circuler.

« Tout est en stand-by, pour l’instant », témoignent les professionnels du tourisme. Du côté des associations organisatrices des bals, l’ambiance est à la morosité. « On aimerait savoir si on arrête les frais ou non, explique Erick Verlet, président de l’asso Jeune France qui s’occupe du bal Gigolos, Gigolettes. L’organisation d’un bal, c’est 200.000 euros sur la table. Et il y a deux ans, on a subi une interdiction deux heures avant l’ouverture. Je ne veux plus revivre ça ».

« Ce serait une catastrophe »

« Annuler le carnaval serait une catastrophe, assure le président d’honneur des P’tits Louis, asso qui gère le bal de l’Oncle Cô. Pour l’instant, on est dans les starting-blocks, mais on est dans l’obligation d’attendre le bon vouloir des autorités. » Les derniers préparatifs se retrouvent donc entachés d’une incertitude grandissante. Et le fatalisme commence à se frayer un chemin.

A moins de deux mois de la première bande du carnaval (le 23 janvier, à Ghyvelde), tout le monde surveille donc de près l’évolution du virus et les éventuelles nouvelles décisions gouvernementales. « Nous n’avons aucune visibilité concernant quoi que ce soit. C’est l’Etat qui décide », reconnaît-on à la mairie.

Et la crainte d’une annulation pure et simple s’installe. « L’an dernier, les gens avaient été plutôt raisonnables, mais pas de carnaval deux années de suite, ça va être difficile à expliquer et ce sera plus compliqué d’éviter les bandes sauvages. Il faut comprendre ce que le carnaval représente pour les gens d’ici », souligne-t-on, sous le beffroi.

« Ce qu’on attend, ce sont des règles claires »

L’an dernier, la stratégie à adopter face à la flambée épidémique avait donné lieu à une divergence de point de vue entre le maire de Dunkerque et la préfecture. Patrice Vergriete, réclamant, en vain, la fermeture des établissements scolaires, une semaine avant les vacances, pour éviter la vague du variant britannique qui touchait, à l’époque, le Dunkerquois.

Depuis, la vaccination avait fait naître beaucoup d’espoirs et de promesses. « Ce qu’on attend, ce sont des règles claires annoncées suffisamment tôt, indique la mairie. Quels seront les critères retenus pour le maintien ou l’annulation ? Le taux d’incidence, le taux de vaccination, le nombre d’hospitalisations ? »

Plusieurs hypothèses sont aujourd’hui évoquées : l’obligation du pass sanitaire ou des jauges réduites, par exemple. « Pour le bal, avec une jauge à 5.000, on le fait quand même, indique Erick Verlet. Mais en tant que médecin, j’ai l’impression que c’est mal barré. » Et un autre organisateur d’ajouter : « Que ce soit les bandes en extérieur ou les bals, je ne vois pas comment on va pouvoir contrôler les pass sanitaires ».