Toulouse : Tisséo expérimente la descente à la demande entre deux arrêts de bus la nuit
VIOLENCES•Pour rassurer les usagers et leur éviter de faire des trajets à pied trop longs entre deux arrêts de bus la nuit, Tisséo expérimente à partir de ce jeudi la descente à la demande à partir de 22 heures sur deux lignesBéatrice Colin
L'essentiel
- A compter de ce jeudi et jusqu’au mois de juin, Tisséo expérimente la descente à la demande sur deux lignes de bus en soirée.
- Ce dispositif, déployé de 22 heures à la fin de service sur les lignes L1 et L2, doit permettre d’assurer la sécurité des usagers et les rassurer lorsqu’ils empruntent les transports en commun la nuit.
- A leur demande, le conducteur pourra les déposer sur le trajet de la ligne entre deux arrêts de bus.
Parfois, les arrêts de bus se trouvent à plus de 300 mètres l’un de l’autre dans l’agglomération toulousaine. En pleine nuit, dans des rues souvent mal éclairées, le risque de se faire agresser en rentrant chez soi est ainsi démultiplié. Pour rassurer les usagers, et leur éviter de mauvaises rencontres sur ces trajets à pied, Tisséo a décidé d’expérimenter à compter de ce jeudi, et jusqu’au 30 juin, la descente à la demande la nuit sur deux lignes.
Une annonce faite à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. « Les femmes sont la cible principale de ce dispositif, mais aussi toute autre personne ayant un sentiment d’insécurité. En montant dans le bus, la personne sollicite le conducteur pour qu’il puisse sur le trajet la déposer à l’endroit le plus proche de chez elle », explique Nicolas Misiak, le président de Tisséo Voyageurs qui déploie cette mesure sur les Lineo L1 (Sept-Deniers/Fonsegrives) et L2 (Arène/Colomiers) entre 22 heures et la fin de service des lignes, aux alentours de 00h30.
Extension en juin si le bilan est concluant
En fonction des conditions de circulation et de sécurité, le chauffeur du bus validera cette demande et l’usager sera invité à sortir par l’avant du bus lorsque le véhicule s’arrêtera là où il l’a demandé. « Nous recevons des témoignages de personnes qui nous disent préférer prendre leur voiture afin de pouvoir rentrer juste devant chez eux. Pour que les transports en commun trouvent leur public, il faut proposer une offre sécuritaire aux passagers et leur faire ainsi préférer les déplacements en bus », explique Karine Traval-Michelet, la maire de Colomiers, élue au sein de Tisséo Collectivités.
Ce type de dispositif, qui peut se déployer depuis 2019 et la Loi d’orientation des mobilités, existe déjà dans une douzaine de villes. A Toulouse, il est testé pour l’instant sur une ligne très fréquentée par les étudiants et une autre qui circule dans des quartiers plus résidentiels ou arrêts plus distancés. Des bilans d’étape seront dressés d’ici au mois de juin, avec une extension aux autres lignes nocturnes si les résultats sont probants.
Cette mesure vient compléter les campagnes de prévention contre le harcèlement déployé dans le métro notamment, où encore mardi matin un homme de 55 ans a été surpris en train de filmer sous la jupe d’une passagère.