Charente-Maritime : Pourquoi les pêcheurs ont-ils dû rejeter plus de 200 kg de coquilles Saint-Jacques en mer ?
SANTE•La présence d’une toxine à des taux trop élevés devrait même les empêcher de commercialiser les coquilles Saint-Jacques jusqu’à décembre20 Minutes avec AFP
Coup dur pour les pêcheurs du nord de la Charente-Maritime. Alors que la pêche à la coquille Saint-Jacques venait (enfin) d’ouvrir, jeudi, la présence d’une toxine à des taux trop élevés a de nouveau été confirmée, ce qui les a contraints à rejeter toute leur pêche du jour. Selon Sud Ouest, la cinquantaine de bateaux qui revenait du Pertuis Breton, entre l’Ile de Ré et la côte vendéenne, a dû relâcher entre 200 et 400 kg de coquilles Saint-Jacques.
Les pêcheurs du nord ne pourront pas commercialiser leurs coquilles Saint-Jacques avant début décembre, a-t-on appris auprès de responsables des pêcheurs et de la préfecture. Les résultats des analyses « montrent une toxicité avec un risque pour la santé humaine en cas d’ingestion », a expliqué la préfecture par communiqué.
Le résultat des prélèvements a été connu juste après la pêche matinale
La saison de la coquille Saint-Jacques n’avait pu débuter comme prévu au début du mois en raison d’un taux de toxine Amnesic shellfish poison (ASP) supérieur au seuil sanitaire de 20 mg/kg, mais elle avait finalement pu s’ouvrir jeudi après deux résultats d’analyses hebdomadaires très favorables.
Or, de nouveaux prélèvements dont les résultats ont été connus jeudi juste après la pêche matinale ont révélé un taux de 30 mg/kg de cette toxine dite amnésiante, empêchant la commercialisation du produit de la pêche.
Le patron des pêcheurs locaux pessimiste pour la suite de la saison
« ASP ne revient pas souvent mais elle est toujours présente dans nos eaux », a expliqué le président du Comité départemental des pêches, Philippe Micheau. « Personne ne sait à quoi cette résurgence est due, ni les scientifiques ni nous. On était descendu à 3 mg, puis à 4 mg et hier c’est remonté à 30 ». Aucune coquille Saint-Jacques des pertuis charentais n’a pu être commercialisée cet automne et le patron des pêcheurs locaux est « pessimiste » pour la suite de la saison, qui se termine au 22 décembre.
Cette pêche représente en moyenne « entre un tiers et un quart du chiffre d’affaires annuel » de la cinquantaine de bateaux qui la pratiquent localement, a expliqué Romuald Coutanceau, membre du Comité des pêches. Les pêcheurs charentais ont déjà eu à déplorer cette année la présence en quantité très importante de poulpes, espèce particulièrement vorace, dans les Pertuis, zone qui fait office de nurserie pour les crustacés et les coquillages.