Rennes : Les grands panneaux publicitaires bientôt interdits dans la métropole
STOP PUB•Dévoilé jeudi soir au conseil de Rennes Métropole, le nouveau règlement local intercommunal réduit fortement la place de la publicité dans l’espace publicJérôme Gicquel
L'essentiel
- Rennes Métropole vient de se doter d’un règlement local de publicité intercommunal.
- Le document réduit considérablement la place de la publicité dans l’espace public.
- Outre la pollution visuelle, la métropole rennaise veut aussi s’attaquer à la pollution lumineuse.
Le document risque d’être accueilli froidement par les afficheurs, les publicitaires et les enseignes commerciales. Car dans les prochaines années, la place de la publicité va être fortement réduite dans l’espace public sur le territoire de Rennes Métropole, qui vient de se doter d’un règlement local de publicité intercommunal (RPLI). Présenté jeudi soir aux élus, le document, qui sera définitivement adopté en juillet, vise à mettre un terme à l’anarchie publicitaire dans les 43 communes de la métropole qui ont chacune leur propre réglementation locale. « On harmonise ainsi les règles sur la métropole avec une réglementation plus contraignante qu’au niveau national afin de préserver les paysages », souligne Laurence Besserve, vice-présidente de la métropole en charge de l’aménagement.
Dans les faits, la publicité ne va pas complètement disparaître au bord des routes car « il faut continuer à garantir une visibilité aux activités économiques », assure l’élue, qui est par ailleurs maire de Betton. Mais elle sera désormais limitée à trois zones bien distinctes : les bourgs et centres-villes, les zones d’activités, ainsi que les abords des axes structurants. Elle sera surtout bien moins envahissante avec des panneaux qui vont réduire considérablement de taille. Les grands panneaux 4x3 qui défigurent à certains endroits le paysage vont ainsi disparaître pour laisser place à des panneaux dont la taille sera limitée à 4 m². Il en sera de même pour la taille des enseignes commerciales, qui ne devront plus désormais dépasser 6 m2, et sur le mobilier urbain, avec les fameux panneaux JC Decaux ou Clear Channel qui vont passer de 12 à 2 m².
Un délai de deux à six ans pour se mettre en conformité
Cette nouvelle réglementation bien plus restrictive ravit bien sûr les associations écologistes. « Cela va dans le bon sens », reconnaît Michel Blain de France Nature Environnement Bretagne, qui ne veut toutefois pas se réjouir trop vite. « Il faudra voir comment cette réglementation est appliquée concrètement, assure-t-il. Car il y a déjà des règlements qui existent et cela n’empêche pas l’installation de panneaux publicitaires en toute illégalité ». Les effets visuels de ce nouveau règlement local ne seront par ailleurs pas visibles de sitôt. « Il y aura un délai de deux ans pour se mettre en conformité pour la publicité et les pré-enseignes et de six ans pour les enseignes », précise Laurence Desserve.
En plus de la pollution visuelle, le RPLI s’attaque aussi à la pollution lumineuse puisque les publicités et les pré-enseignes devront être éteintes de 23h à 7h du matin, contre 1h-6h actuellement. Les enseignes devront quant à elles éteindre leurs lumières une heure après leur fermeture et ne pourront les rallumer seulement une heure avant leur ouverture. Une décision trop timide pour France Nature Environnement Bretagne qui réclame « l’extinction nocturne de toutes les enseignes dès la fin de l’activité ».