Inceste : Auteurs, victimes et témoins au cœur d’une nouvelle campagne de sensibilisation
AGRESSION SEXUELLE•Vous ressentez du désir pour un enfant ? Vous avez été agressé sexuellement ou vous suspectez un enfant de l’être ? Vous pouvez être aidé : c’est le message porté par cette nouvelle campagne de sensibilisation sur l’inceste20 Minutes avec AFP
Une nouvelle campagne de sensibilisation sur l'inceste va être lancée, samedi à l’occasion de la Journée internationale des droits de l'enfance, par la Gendarmerie nationale et plusieurs associations.
Trois vidéos, à destination du grand public, visent aussi bien les auteurs que les victimes et témoins d’actes pédocriminels incestueux.
Un numéro anonyme
« Quand je suis en présence d’enfants, je ressens de l’attirance (…) Je ne sais plus quoi faire », confie face caméra, l’air grave, un homme incarné par l’acteur Julien Masdoua, l’une des figures du feuilleton de France 2 "Un si grand soleil". Si le rôle est dur à incarner pour l’acteur, il l’est encore plus à vivre, pose-t-il. C’est pourquoi il invite les personnes concernées à appeler le numéro « anonyme » et « non-surtaxé » 0806.23.10.63, afin de demander de l’aide et de prévenir un passage à l’acte.
L’acteur, qui est parrain de l’association Face à l’inceste, incarne tour à tour un agresseur, un témoin et une victime, auxquels il adresse un message spécifique. « N’allez pas voir sa famille, appelez le 119 », répond-il au professeur qui s’inquiète de la présence dans sa classe d’une élève au « drôle de comportement » et qui se « pose des questions » et s'« inquiète ». Vous avez des « droits » et pouvez bénéficier d’une « aide à la fois psychologique et juridique » via le 116.006, numéro d’appel national de France victimes, expose-t-il à un autre, violé par son père quand il avait « huit ans ».
Plus de 6.000 témoignages de victimes
Derrière ces lignes d’écoute, confidentielles et gratuites, se trouvent des professionnels qui « ne sont pas des gendarmes », précise une représentante de la Gendarmerie nationale. Les vidéos seront diffusées sur les réseaux sociaux de la gendarmerie et de l’association Face à l’inceste, mais aussi sur le service national d’accueil téléphonique de l’enfance en danger (119), France victimes et la fédération des Centres de ressources pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles.
Dans un sondage Ipsos mené en 2020, un Français sur dix interrogé disait avoir été victime d’inceste. La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a annoncé mercredi, lors d’un point d’étape, avoir reçu 6.200 témoignages de victimes.